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La bourse de Paris ouvre dans le vert pour sa dernière séance de l’année
Pour sa dernière séance de 2018, le CAC 40 a ouvert au-dessus de la barre des 4700 points. A 9h07, l’indice parisien tournait à +0,61 %. Pour sa dernière séance de l’année, qui se terminera à 13h, la bourse parisienne devrait suivre l’accalmie de Wall Street qui, après une semaine particulièrement tumultueuse, a terminé en légère baisse.
Mais le bilan de l’année parisienne n’en reste pas moins morose. Depuis le 1er janvier 2018, le CAC 40 aura perdu 11,93 %, une contre-performance que l’indice parisien n’avait pas réalisée depuis sept ans (2011, à -16,95%).
Etats-Unis : Shutdown et menaces de fermeture de frontière
Parmi les nombreuses sources d’inquiétude des marchés – Brexit, conflit commercial sino-américain, économies européennes - celle du shutdown qui pèse actuellement sur les Etats-Unis animera les premières heures de l’année boursière 2019.
Le Congrès n’a toujours pas trouvé un accord sur le budget fédéral, le président des Etats-Unis et les Républicains s’échinant à vouloir y intégrer une ligne de 5 milliards de dollars pour le financement du mur à la frontière mexicaine, l’Administration américaine subit un shutdown partiel depuis le 22 décembre. Faute d’accord et en pleine période des fêtes, les discussions sur le budget ne reprendront que le 2 janvier.
Face au refus des Démocrates de signer le budget fédéral ainsi amendé, Donald Trump n’a eu de cesse de marteler la volonté de ce financement, faisant porter la responsabilité du shutdown à l’opposition.
Vendredi, dans un énième tweet sur le sujet, le président des Etats-Unis a de nouveau menacé de fermer la frontière avec le Mexique, une option dont il a même défendu la « rentabilité économique » : les « Etats-Unis perdent tellement d’argent en faisant du commerce avec le Mexique grâce à l’Aléna, plus de 75 milliards par an (sans inclure l’argent de la drogue qui représenterait plusieurs fois ce montant)».
Menaçant l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, il a par ailleurs annoncé une réduction immédiate des aides au Honduras, au Guatemala et au Salvador, accusant ces pays de ne pas agir contre la formation d’une « nouvelle caravane » de migrants se dirigeant vers la frontière.
Conflit commercial avec la Chine : reprise des négociations en janvier
Du côté des tensions commerciales avec la Chine, la zone de turbulence qu’ont traversée les deux pays pendant une bonne partie de l’année a laissé place, au mois de décembre, à une certaine accalmie après la rencontre de Donard Trump et de Xi Jinping en marge du G20. Les nouvelles hausses de tarifs douaniers à l’importation prévues par les deux pays sont suspendues pour 90 jours.
Dans ce contexte, les Etats-Unis ont annoncé la semaine dernière la venue d’une délégation en Chine pour reprendre les négociations commerciales à partir du 7 janvier prochain. En signe d’apaisement, le gouvernement chinois a annoncé dans la foulée l’ouverture de son marché aux importations de riz américain, un serpent de mer commercial qui oppose Washington et Pékin depuis près de dix ans au sein de l'OMC.
Mais il n’est pas étonnant que la Chine mette un peu d’eau dans son vin alors que la croissance de son économie a montré en cette fin d’année des premiers signes de faiblesse. Publié cette nuit, le PMI manufacturier Caixin de la Chine s'est contracté en décembre pour la première fois depuis plus de deux ans. Il est tombé sous la barre des 50, à 49,4, en deçà du consensus Reuters qui l'anticipaient à 49,9. Il y a quelques jours, la publication des chiffres des bénéfices des entreprises industrielles, en baisse de 1,8 % en novembre, avaient déjà témoigné de l'essouflemment du secteur.
Pour terminer l’année sur une nouvelle note positive et in fine rassurer les marchés, le président Donald Trump a déclaré samedi qu’il avait eu un échange téléphonique très positif avec son homologue chinois concernant ces négociations commerciales et que celles-ci avaient fait « de grands progrès ».
Brexit : vers une sortie sans deal ?
Dans un contexte particulièrement tendu par l’issue incertaine du Brexit, la bourse de Londres, qui fermera aussi en fin de matinée, aura connu également une année morne. Le FTSE All Share Index a chuté de 13 % en un an, le Footsie a connu sa chute annuelle la plus importante depuis la crise financière de 2008, perdant plus de 12 %.
A moins de 100 jours du Brexit, le Royaume-Uni reste dans le brouillard le plus épais concernant les modalités de sortie de l’Union européenne. La Première ministre Theresa May, qui entend faire passer l’accord négocié avec Bruxelles devant le Parlement britannique, a repoussé son vote au mois de janvier avant de passer au travers d’une motion de défiance portée dans les rangs de sa propre majorité.
Alors qu’aucune majorité ne se dessine sur le Brexit dans le pays, toutes les options restent ouvertes mais les inquiétudes concernant le no-deal vont grandissantes. Des deux côtés de la Manche, on se résout à plancher désormais sur les modalités d’un scénario de sortie sans accord.
Pour autant Bruxelles continue de mettre la pression sur les Britanniques, qui reprendront les discussions au Parlement le 11 janvier prochain. Dans les colonnes du journal allemand du dimanche, Welt am Sonntag, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a appelé la Grande-Bretagne à « se reprendre », rejetant les rumeurs concernant la préparation d’un maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne, et de nouveau exhorté le gouvernement britannique à « clarifier l’avenir de [leur] relation ».
Indicateurs économiques
Rappel : les indicateurs de vendredi 28 décembre
Du côté des indicateurs économiques américains, l’indice PMI de Chicago a enregistré une baisse moins importante que celle attendue par le consensus pour atteindre 65,4 contre un consensus à 60,2. L’indice est en léger retrait par rapport au mois précédent, à 66,4.
Les stocks de pétrole (données EIA) ont pour leur part légèrement baissé (-0,5 million de barils) mais moins qu’attendu par les analystes (-2,9 millions de barils).
Le recul des ventes de logements s’est en revanche accéléré aux Etats-Unis, selon les chiffres de la National Association of Realtors. Ils enregistrent une baisse annuelle de -7,7 % en données glissantes en novembre, après une baisse annuelle glissante de -4,7 % le mois précédent. Par rapport au mois précédent, l’indice des ventes de logements américains accuse une baisse de 0,7 %, à 101,4 points. Une chute inattendue alors que le consensus Reuters anticipait le mois dernier une progression de 0,7 %.
En zone euro, l’inquiétude reste de mise. En Allemagne, l’inflation a ralenti en décembre (en glissement annuel). Les prix de détail harmonisés ont augmenté de 1,7 %, en dessous du consensus à 1,9 %, et après une hausse de 2,2 % au mois de novembre.
Les indicateurs à suivre mercredi 2 janvier
- Chine : PMI manufacturier et non manufacturier Caixin (déc.) : 49,4 (préc. 50,2) / 53,8 (préc. 53,4)
- France : PMI manufacturier : 49,7 (préc. 49,7)
- USA : Indice manufacturier Fed de Dallas (déc.)
Rappel : Wall Street à la fermeture vendredi
#DOW 23062.4 -0.33%
#SPX 2485.74 -0.12%
#NDX 6285.26 -0.05%
#VIX 28.34 -5.41%