DeepSeek, guerre commerciale, Fed, résultats…la pression monte sur le Nasdaq ?

Le dernier mouvement de volatilité est intervenu lundi après les annonces de la Maison Blanche et de Donald Trump lui-même sur la mise en place de taxes douanières. Le trou de cotation de 2.5% qui s’est formé entre la clôture de vendredi et l’ouverture des marchés Futures lundi montre la nervosité sous-jacente des investisseurs, même si ce « gap » de cotation a été comblé depuis.

Deux informations publiées ce matin devraient continuer d’entretenir la nervosité sur les valeurs technologiques américaines : Selon le Financial Times, l’Europe s’apprêterait à attaquer les big techs US en représailles à des mesures douanières et selon Bloomberg, la Chine envisagerait d'ouvrir une enquête contre Apple…

Une semaine plus tôt, c’était la « surprise DeepSeek » qui venait impacter le sentiment de marché.

La question de la vitesse et du coût de développement des intelligences artificielles chinoises reste pleine et entière. Quelques jours après Deepseek, c’est le géant Alibaba qui a dévoilé un modèle d’IA dont les performances dépasseraient, selon l’entreprise, celles de plusieurs concurrents, dont des IA américaines. Soulevant automatiquement la question de la rentabilité des gigantesques investissements réalisés par les géants de la tech US…mais aussi la question d’un nouveau durcissement des conditions d’exportation de certains composants technologiques par la nouvelle administration américaine.

Selon Bloomberg, l’administration Trump est dans une phase préliminaire de réflexion sur une restriction des exportations des puces H20 de Nvidia vers la Chine.

Ces annonces d’IA concurrentes interviennent également au moment où sont publiés les résultats des 7 Magnifiques…et leurs projections d’activité pour le premier trimestre. Pour Meta et Microsoft par exemple, les projections de chiffre d’affaires annoncées sont inférieures au consensus. Et pour Alphabet qui a publié hier soir, le chiffre d’affaires est légèrement inférieur aux attentes et les revenus de la division cloud sont également légèrement inférieurs aux attentes…de quoi commencer à faire réfléchir certains acteurs de marché sur les valorisations atteintes ?

Vient ensuite la question de l’inflation, de la Fed et des taux, éléments auxquels le Nasdaq peut être sensible comme on l’a vu mi-décembre par exemple lors des nouvelles projections trimestrielles de la Fed, moins favorables en termes de baisses de taux pour cette année. La correction du Nasdaq et d’autre indices américains avait été immédiate après la réunion de décembre.

L’inflation PCE, mesure d’inflation préférée de la Fed, celle qu’elle utilise dans ses projections trimestrielles, est encore ressortie à 2.8% il y a quelques jours, marquant un sixième mois consécutif sans nouveau progrès vers l’objectif de 2% de la Fed. Elle a même un peu rebondi sur cette période de deux trimestres, passant de 2.6% à 2.8%. Même si nous sommes loin du pic de 2022 à 5.6%, l’absence de progrès a bien évidemment été remarquée par la Fed, ce qui a justifié le changement de discours de Jerome Powell en décembre mais également en janvier, avec un changement des éléments de langage concernant l’inflation et l’emploi dans le dernier communiqué de la Fed mercredi.

Les inscriptions au chômage sont retombées à 207 000 la semaine dernière alors que le consensus attendait 220 000. Une nouvelle statistique qui conforte la patience de la Fed pour les prochaines baisses de taux. Le rendement des obligations américaines, 4.50% pour le 10 ans, offre clairement une alternative crédible aux investisseurs sur les actions techs qui chercheraient à prendre leurs gains dans un environnement instable pour les valeurs du Nasdaq…