Du côté des indices sectoriels européens et des valeurs françaises
Dans le sillage des indices boursiers européens, les indices sectoriels affichent fort logiquement des performances très décevantes.
Quels sont les secteurs qui se démarquent en affichant des résultats positifs ? Absolument aucun, à vrai dire. Seul les Télécommunications peuvent se targuer de ne pas être en territoire négatif avec une parfaite stagnation dont Orange illustre bien la neutralité avec une maigre progression de 0,6%.
La baisse est donc généralisée et finalement peu de secteurs se détachent de la masse. Près de la moitié témoigne d’une performance entre -7 et -9,3% dont les trois dernières places sont attribuées aux valeurs bancaires, technologiques et des biens et services industriels. Beaucoup de mouvement sur le secteur des technologies qui se justifient par un Nasdaq déprimé dont l’influence se répand bien au-delà des frontières américaines. Si on ajoute à cela des raisons d’ordre fondamental, on obtient une baisse de 16% pour STMicroelectronics (deuxième valeur du secteur européen des technologies) impacté par une demande chinoise en repli. Le plongeon est encore plus marqué pour Atos qui cède 26% à cause de la révision de ses objectifs de 2018. Particulièrement mis en lumière en début de mois, le secteur du luxe se situe, contre toute attente, en milieu de tableau mais des valeurs comme Kering (-14,7%) ou le géant du secteur LVMH (-11,8%) ont beaucoup souffert en ce mois d’octobre. Même surprise du côté automobile où les multiples « profit warning » ont bien sûr eu un impact considérable sur des titres comme Valéo (-23,7%), Michelin (-11,9%) et Renault (-11,3%) qui subissent des pertes importantes. Cependant, le secteur parvient tout de même à éviter le bas du classement grâce à un vif rebond en toute fin de mois.
Du côté des statistiques macroéconomiques
Outre-Atlantique, les deux PMI évoluent en ordre dispersés.
Le PMI manufacturier diminue de 1,5 point en septembre et de 2,1 points supplémentaires en octobre pour terminer à 57,7 en ayant qui plus est déçu coup sur coup les estimations du consensus. Le PMI non manufacturier a quant à lui connu une progression significative en septembre en passant de 58,5 à 61,6 et, par la même occasion, a largement devancé les attentes du consensus. Pour constater si l’écart entre les deux indicateurs se creuse il faudra attendre la publication du PMI non manufacturier disponible seulement à la date du 5 novembre.
Les créations d’emplois pour le mois de septembre sont en berne avec seulement 134 000 créations de poste en comparaison des 270 000 créations du mois d’août. Estimées à 190 000 pour le mois d’octobre, elles seront publiées le 2 novembre.
Le taux de chômage, pour sa part, est en baisse à 3,7%. Le président Trump peut se targeur du taux le plus bas depuis la fin des années 60. La publication du mois d’octobre prévue pour le 2 novembre est attendue sur une note stable.
En zone euro, le différents PMI évoluent tous dans le même sens, celui de la baisse. Les PMI des service et composite perdent tous deux 1,4 points pendant que le manufacturier cède 1,1 point.
Au niveau des indices de confiance pour le mois d’octobre, le sentiment économique européen accélère sa chute, passant de 112,5 à 109,8 points. L’indice de confiance du consommateur ne cesse de chuter depuis le mois d’avril et recule ce mois-ci à -2,7 contre -1,9 pour le mois précédent.
Du côté des devises et des matières premières
Sur le marché des devises, la paire de devise la plus populaire, l’euro contre le dollar américain, a fluctué sur la seconde moitié de mois. La montée générale du dollar fait pression sur l’euro et ce dernier concède 2,52% pour tester à nouveau le seuil de 1,13$, plus bas de l’année 2018. Ce scénario se réplique sur la majorité des paires de devise en confrontation avec le dollar à l’image de la livre sterling qui perd 2%. L’aversion au risque reste favorable à la devise américaine. Seule exception, le dollar contre le yen a reculé et s’inscrit désormais à 112,94¥.
Du côté des matières premières énergétiques, le mois fut une nouvelle fois mouvementé mais dans le sens opposé au mois précédent. Les stocks de pétrole américains largement supérieurs à la moyenne, combinés à l’augmentation de production de certains pays membres de l’OPEP tels que l’Arabie Saoudite, la Libye et l’Angola pour compenser la baisse iranienne, ont pour effet de renverser la courbe de progression des cours du pétrole. Le Brent, après s’être octroyé un gain de 7% en septembre, cède pas moins de 10% en octobre ramenant son cours à 75$. Le WTI emprunte le même chemin et subit une perte encore plus élevée en cédant 12% et affiche désormais un prix de 65,31$ le baril.
Les matières premières agricoles, habituées à de forts décalages mensuels, n’ont presque connu aucun mouvement significatif. Le cacao se démarque néanmoins en s’adjugeant 7,59%.
Pour finir, sur le marché des métaux, le Gold (spot) rebondi légèrement (+1,97%) pour se stabiliser au-dessus des 1200$ l’once d’or, cela reste cependant insuffisant pour récupérer son statut de valeur refuge. La corrélation historique qu’on lui prête avec l’argent ne tient pas en ce mois d’octobre puisque ce dernier perd 3%. Le cuivre est le métal le plus volatil du mois en perdant plus de 5%. Cette situation devrait perdurer avec le ralentissement de la Chine, puissant soutien des cours du cuivre.
Conclusion
Au mois d’octobre, les indices suivent tous le même chemin, celui de la baisse. Dans cette baisse généralisée certains se distinguent comme c’est notamment le cas des indices asiatiques. Le ralentissement chinois a en effet tétanisé les indices de cette zone. Les valeurs technologiques ne font pas mieux, le Nasdaq est ce mois encore en pleine déroute. Difficile de se réjouir de la surperformance relative des indices européens qui dans l’absolu affichent eux aussi des résultats particulièrement décevant. Comment expliquer cette déconvenue alors que le résultat des entreprises est globalement légèrement au-dessus des attentes ?
Malheureusement les raisons ne manquent pas : la sempiternelle guerre commerciale sino-américaine, les tensions naissantes entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, les négociations du Brexit qui s’enlisent, le budget Italien à contre-courant des attentes de Bruxelles, des chiffres macroéconomiques européens toujours aussi décevant et pour couronner le tout un ralentissement de l’activité en chine.
Dans ces conditions, il est impératif que des avancées soit faites sur certains dossiers épineux pour espérer que les indices reprennent leur marche vers l’avant.