AirBnB tente une IPO de la crise
AirBnB, le géant de la location de tourisme courte durée, joue son va-tout à Wall Street. En déposant un dossier d'IPO à la bourse de New York, le groupe parie sur les marchés financiers pour traverser la crise du coronavirus.
C’est reparti comme en 14. C’est en tout cas ce que veut croire AirBnB qui a déposé hier soir un dossier d’introduction en bourse (IPO) à Wall Street auprès de la SEC, le régulateur boursier américain, dont les conditions restent confidentielles.
Les velléités boursières du géant de la location courte durée, qui a chamboulé en quelques années tout un pan de l’économie touristique, ne datent pas d’hier. Mais alors que le groupe a été sévèrement impacté par la crise du coronavirus, le calendrier de cette IPO a de quoi surprendre.
Le projet d’IPO d’AirBnB remonte à près de deux ans. Un temps évoqué pour 2019, l’opération avait été repoussée par le groupe, qui n’a été rentable qu’à partir de 2017, où la société a enregistré un CA de 2,6 milliards de dollars pour 93 millions de dollars de résultat net. L’année dernière, en septembre, son dirigeant Brian Chesky avait indiqué que cette introduction verrait le jour en 2020.
Un chiffre d’affaires probablement divisé par deux en 2020
Entre temps, la crise du coronavirus a mis à rude épreuve la licorne américaine. Avec la mise à l’arrêt des économies et les mesures de confinement, AirBnB s’attend à voir son chiffre d’affaires chuter de moitié cette année. Pour rester la tête hors de l’eau, le groupe a coupé dans ses effectifs à la hache en licenciant 25% de ses employés dans le monde, et levé quelque 2,2 milliards de dollars dans l’urgence.
Un secteur mis à terre par le coronavirus…
Malgré cela, et en dépit d’une perspective de reprise pré-Covid encore très lointaine pour le tourisme international, AirBnB fait donc le pari de miser sur Wall Street pour l’aider à traverser une crise encore loin d’être terminée.
Le pari est plus que risqué alors que les probabilités d’une deuxième vague de coronavirus restent fortes tant qu’un vaccin ne sera pas commercialisé, et que la plupart des professionnels du secteur estiment que l’impact du coronavirus sur le tourisme devrait résonner au moins jusqu’en 2022. "L’addition continuera d’être payée en 2021 et 2022”, rapportait une étude réalisée par le cabinet Roland Berger en avril.
Pour le seul cas de la France, les dirigeants d’entreprises du tourisme considèrent que leur chiffre d’affaires devrait baisser en moyenne de 40% en 2020.
Les « grandes » IPO américaines de ces derniers mois se sont cassées les dents. Uber a perdu 30% de sa valeur depuis son arrivée à Wall Street en grandes pompes, qui visait une valorisation de 90 à 100 milliards de dollars. Sa capitalisation ne dépasse pas les 51,5 milliards de dollars aujourd’hui. Lyft, son challenger, valorisé 24,3 Md$ lors de son IPO en mars 2019, a pour sa part fondu de 64%. Bien sûr, le coronavirus a largement tiré vers le bas ces deux start-up mais celles-ci avaient déjà été largement sanctionnées par les marchés avant l’arrivée du Covid-19.
… une opportunité pour AirBnB
Afin d’éviter une telle déroute, AirBnB s’est bien gardé d’annoncer la couleur de son IPO en optant pour une procédure « confidentielle ». Après avoir bataillé avec l’industrie et les Etats ces dernières années pour imposer son modèle, l’entreprise américaine semble visiblement considérer la crise du tourisme comme une opportunité de reprendre du terrain face à ses concurrents de l’hôtellerie « traditionnelle », promis à une vague de restructurations et de faillites certaines.
Alors qu’Etats et collectivités vont déployer des efforts herculéens pour booster l’attractivité touristique de leurs territoires, AirBnB considère qu’il a par ailleurs une carte à jouer là où il était encore, il y a quelques mois à peine, quasi persona non grata. Mais il n’est pas le seul : le géant français Accor a déjà bougé ses pions, en préparant un rapprochement avec le groupe Intercontinental. S’il aboutit, le projet permettrait à Accor de s’imposer aux Etats-Unis et donnerait naissance à un nouveau leader mondial de l’hôtellerie.
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