Nouveaux confinements : CAC40 et DAX se replient sur les niveaux de mai

La seconde vague qui frappe l’Europe a accéléré la réaction des gouvernements notamment en France et en Allemagne où de nouvelles mesures de confinement ont été décidées.

En anticipation de ces nouvelles annonces le CAC40 a chuté à son plus bas niveau depuis le 25 mai. Même sanction pour l’indice allemand le DAX qui est retombé sur ses niveaux de mai. Par rapport à son point haut de lundi, l’indice français a cédé près de 8% en l’espace de trois jours. Ce repli est désormais de 13% par rapport au point haut de juin.

Il n’y a toutefois pas eu de surréaction sur les Futures CAC40 au moment de l’annonce officielle de ce nouveau confinement par le Président français hier soir, les marchés ayant déjà bien anticipé les jours précédents. L’absence de nouvelle réaction violente des marchés au moment des annonces peut aussi s’expliquer par le fait que ce confinement, même s’il aura un impact économique évident, est toutefois plus « souple » que celui du printemps avec une revue au bout de 15 jours pour en mesurer l’efficacité.

L’indice de volatilité du CAC40 a grimpé à 36 hier mais nous sommes très loin des niveaux de stress de mars où l’indice de volatilité avait dépassé 80. Même réaction sur les taux en Europe et notamment sur le taux 10 ans allemand, marqueur surveillé du sentiment de risque sur les marchés : il est tombé hier à -0.64% soit son plus bas niveau depuis mars mais il était tombé à -0.91% lors de ce précédent pic de stress.

Le stress de ces nouvelles mesures de confinement en Europe se voit également un peu sur les écarts de taux souverains, notamment entre l’Italie et l’Allemagne. Le spread de taux 10 ans est remonté à 140 points de base alors qu’il était de 120 points de base mi-octobre. Nous sommes très loin d’un schéma de panique puisqu’en mars dernier, cet écart dépassait 320 points de base !

Le mouvement actuel sur les marchés apparaît donc comme une réplique après l’épicentre du stress en février-mars mais son ampleur devrait être beaucoup plus limitée.

Mais l’instabilité financière de ces derniers jours va forcément nécessiter un langage plus musclé de la BCE et de sa présidente aujourd’hui. Les anticipations d’inflation moyen-terme en zone euro, qui s’étaient redressées à 1.25% en août (après être tombées à 0.71% en mars), se tassent depuis plusieurs semaines, elles s’affichaient à 1.15% hier.

La BCE fait face à la situation suivante : plus bas de 5 mois pour les principaux indices boursiers européens, écartement des taux souverains, fléchissement des anticipations d’inflation en zone euro et risque élevé de nouvelle contraction de l’activité économique au 4^ème trimestre. Il y a encore quelques jours, les marchés n’attendaient pas de nouvelles annonces particulières pour la réunion de ce jour, considérant que la BCE laisserait passer l’élection américaine et les négociations sur le Brexit avant de faire de nouvelles annonces.

Mais l’envolée du nombre de cas de Covid-19 en Europe et aux Etats-Unis devrait pousser l’institution monétaire à communiquer plus agressivement aujourd’hui, dans l’attente de nouvelles mesures, pour éviter toute propagation du stress financier dans les jours qui viennent.