Action BNP Paribas : Berenberg dégrade avant les résultats

Si BNP Paribas SA semblait avoir tiré les premiers bénéfices de son plan de restructuration au 3^e trimestre, le rallye boursier de la fin de l’année qui lui a profité sur le CAC 40 a rendu certains analystes sceptiques sur ses performances à venir.

A quelques jours de ses résultats financiers, qui seront publiés mercredi, le 1er groupe bancaire français fait ainsi l’objet une dégradation de recommandation de Berenberg. Jugeant l’action « surdétenue et mal-comprise », le bureau d’analyses est passé vendeur sur le titre avec un objectif de cours abaissé de 45 à 42 euros.

Un titre non "défensif", juge Berenberg

L’action BNP Paribas, qui s’est appréciée de 33,8% en 2019, devrait à terme être affectée par un contexte concurrentiel exacerbé et des taux d’intérêt voués à rester bas, toujours propices à rogner sur ses marges, avance Berenberg qui souligne par ailleurs que la valeur est jugée à tort comme défensive, alors qu'elle devrait être considérée cyclique.

Le consensus des analystes relevé par S&P est davantage optimiste, qui estime que la valeur a encore de l’herbe sous le pied avec une recommandation moyenne à « accumuler » et un objectif de cours à 55,71€. Il anticipe 44,231 milliards d’euros de CA en 2019 après 42,516 en 2018, pour un résultat d’exploitation à 13,173 milliards contre 11,933 l’année dernière. Le résultat net est attendu à 7,873 milliards contre 7,526 en 2018, pour un bénéfice net par action à 6,2€ après 5,73€ en 2018. S&P anticipe également un dividende par action à 3,11€ après 3,02€.

Chez FactSet, la recommandation est à « conserver » avec un objectif de cours à 52,83€.

Les résultats du 3e trimestre de BNP Paribas avaient globalement satisfait les opérateurs. Fort d’un résultat net de 1,938 milliard d’euros, en baisse de 8,8% mais en hausse de 3,4% hors plus value de cession de First Hawaiian Bank, le groupe avait présenté des chiffres supérieurs au consensus.

Il avait réalisé un produit net bancaire de 10,896 milliards d’euros, en hausse de 5,3% - bien au-dessus de la moyenne du secteur en 2019, à -0,2% selon les données du cabinet Xerfi. Les revenus de sa banque d’investissement avaient par ailleurs progressé de 12%.

3,3 milliards d'euros d'économies à horizon 2020

Fin octobre, BNP Paribas avait fait état de 1,7 milliard d’euros d’économies déjà réalisées sur son objectif de 3,3 milliards initié avec son plan de restructuration en 2017 qui doit se terminer à fin 2020.

Ces restrictions doivent passer par un vaste plan de fermeture d’agences de détail en France (200 à l’horizon 2020) et en Italie, des suppressions de postes au sein de sa filiale BNP Paribas Securities Services (entre 446 et 546) et de son pôle asset management (une centaine). 250 emplois pourraient par ailleurs être supprimés en Suisse, a indiqué le groupe dans le courant du mois de novembre. Les postes concernés sont principalement situés à Genève, a-t-il précisé.

La dégradation de recommandation de Berenberg n’a pas impacté outre mesure l’action BNP Paribas sur le CAC 40 ce lundi. En petit décrochage les premières minutes après l’ouverture, le titre a rebondi à l’instar de l’indice parisien. Il s’échange cet après-midi en hausse de 1,19% sur un CAC 40 en rebond de 0,73%. Pour autant, l’action a déjà corrigé une partie de son rallye 2019, en baisse de plus de 7,8% depuis le début de l’année