L'action Renault poursuit son rebond, portée par les nouvelles ambitions de son alliance avec Nissan-Mitsubishi

L'action Renault SA décolle cet après-midi de plus de 17,3% à 22,48€ sur un CAC 40 en progression de 2% au-dessus des 4700 points vers 14h50.

Le titre du constructeur, qui a déjà bondi de plus de 10% les deux précédentes séances, poursuit sa remontée alors que l'Alliance Renault-Nissan Motor Co Ltd a présenté aujourd'hui ses orientations stratégiques sur la base d’un « business model » repensé.

Sa hausse s'est accélérée tout au long de la matinée, portée par une accélération de la bourse parisienne, qui a gagné près de 100 points depuis l'ouverture de séance.

Pour affronter une période tumultueuse, l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a décidé de repenser les fondements de son organisation en confiant le leadership de chacun des futurs projets de véhicules du groupe à un constructeur en particulier. Ce principe baptisé "leader-follower" poursuit l'objectif de réduire les coûts et les dépenses d’investissements par modèle de véhicule « jusqu’à 40% », indique l’alliance.

Renault référent européen de l'alliance, Nissan en Chine

Le modèle s’applique également aux technologies et à la répartition géographique des marchés. La conduite autonome sera ainsi confiée à Nissan, les technologies des voitures connectées réparties entre Renault (plateforme Android) et Nissan (Chine), celle des véhicules hybrides rechargeables à Mitsubishi, le système d’architecture électrique-électronique à Renault…

Nissan deviendra le référent en Chine, Amérique du Nord et Japon ; Renault celui de l'Europe, la Russie, l'Amérique du Sud et l'Afrique du Nord ; et Mitsubishi Motors dominera les marchés de l'ASEAN et l’Océanie, indique le communiqué.

Avec ce modèle d’alliance remis à plat, le groupe souhaite intensifier la mutualisation des investissements et des technologies et partager les sites de production. Mais il n’a pas communiqué d’objectif de chiffre d’affaires ni de réduction de coûts.

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Un plan d'économies de 2 milliards d'euros ?

Largement impactés par le coronavirus, Renault et Nissan doivent en effet chacun présenter d'ici à la fin de la semaine leurs plans de restructuration respectifs. Lesquels devraient être sévères. Renault dévoilera le sien vendredi matin, avec la tenue d'une conférence de presse à 10h.

Selon Le Figaro, le groupe devrait annoncer deux milliards d’euros de réduction de coûts, avec la suppression de 5000 postes, soit plus de 10% de ses effectifs français d'ici à 2024, principalement par non remplacement des départs à la retraite. Toujours selon le quotidien économique, Nissan pourrait supprimer 15% de ses emplois dans le monde d'ici à 2023.

Le Canard Enchaîné a aussi indiqué que trois sites de production du constructeur français allaient fermer en France et que l’usine de Flins allait changer d’activité.

Présenté hier par Emmanuel Macron, le plan de relance de la filière automobile dont bénéficieront Renault et ses concurrents ne sera pas sans contrepartie. D’une enveloppe de 8 milliards d’euros, ce dispositif vise à accélérer la transition de l’industrie vers le tout électrique, avec l’objectif d’atteindre une production annuelle de plus d’un million de véhicules électriques ou hybrides d’ici à 2025.

Il comprend l’augmentation de la prime à l’achat d’un véhicule électrique, la création d’une autre pour l’acquisition d’un véhicule hybride rechargeable, l’élargissement de celle à la casse, et prévoit un fonds d’investissement de 600 millions d’euros qui sera abondé par l’Etat à hauteur de 400 millions d’euros, mais également par Renault et PSA.

En échange de ce soutien public, le groupe au losange devra rejoindre le programme européen de batteries électriques aux côtés de PSA et apporter des garanties sur « l’avenir » des salariés de ses sites de Maubeuge et de Douai avant de bénéficier d’un prêt garanti de 5 milliards d’euros.