Boeing : des anomalies sur le 737 Max avaient été identifiées dès 2017

Boeing précise dans son communiqué publié le 5 mai que les hauts dirigeants du groupe n’avaient pas été informés de ces anomalies jusqu’à l’accident de Lion Air. « En 2017, plusieurs mois après les premières livraisons du 737 Max, des ingénieurs de Boeing ont identifié des dysfonctionnements dans le système d’affichage des alertes de la sonde d’angle d’attaque (AOA) » qui serait en cause dans le crash de Lion Air, comme celui d’Ethiopian Airlines en mars 2019.

Ces anomalies avaient été considérées par l’avionneur comme non impactantes pour la sécurité ou l’exploitation de l’avion, et leur résolution programmée dans le cadre de la prochaine mise à jour du système MACS, le système de stabilisation des appareils à la source des deux accidents.

Des dysfonctionnements repérés avant le 1^er crash de 737 Max

D’après l’AFP, dans le cadre de l’accident de Lion Air, « les premiers éléments de l'enquête ont fait apparaître qu'une des deux sondes d'incidence AOA était tombée en panne ». Et que « bien que défaillante, la sonde a continué à transmettre des informations aux calculateurs, notamment au MCAS. Or cet instrument prend la main sur les commandes de vol et les oriente à piquer même si le pilote tente de faire le contraire tant que le système n'est pas désactivé. Avec l'AOA hors service, il aurait fallu désactiver le MCAS. Ce que ne savait pas l'équipage de Lion Air. »

Depuis le second accident mortel d’Ethiopian Airlines, dans des circonstances similaires à celui de Lion Air, les modèles 737 Max de Boeing ont été cloués au sol.

Lors de la publication de ses résultats financiers du 1^er trimestre, Boeing a indiqué que cette immobilisation lui avait déjà coûté un milliard de dollars et des revenus trimestriels en chute libre de 13,2 % au 1^er trimestre (9 % pour la division avions commerciaux).

Sur une année glissante, les commandes de ses avions commerciaux ont chuté de 19%, passant de 184 à 149 unités, largement impactées par les 737 Max. Selon Goldman Sachs, ces derniers modèles avaient contribué au tiers des revenus de Boeing ces cinq dernières années.

Le groupe a indiqué avoir procédé à plus de 135 tests et vols sur une version mise à jour de son logiciel antidécrochage (vraisemblablement à la source des deux accidents), sans préciser quand ses conclusions seront transmises à la FAA, l’Autorité fédérale de l'aviation américaine.

Surtout, Boeing a indiqué que ses dernières prévisions n’avaient pas pris en compte les conséquences de l’arrêt de ses 737 Max et que de nouvelles projections financières seraient annoncées prochainement, sans apporter de précisions sur l'horizon de ces annonces.