Vivendi obtient le vote majoré de ses actions Mediaset, en amont de ses résultats trimestriels

Le groupe de télévision italien Mediaset a accepté cette semaine que Vivendi bénéficie du système de vote majoré pour les actions qu’il gère en propre, sous réserve de validation de la justice. Mais il a refusé à son 2^e actionnaire de convoquer une AG extraordinaire qui lui permettrait d’annuler le dispositif de droits de vote doubles pour les actionnaires à long terme.

Ce dernier acte que les investisseurs disposeront de deux droits de vote par titre détenu sans interruption depuis au moins 24 mois. Le groupe audiovisuel français a assigné Mediaset en justice pour contester l’adoption de ce système lors d’une AG d’avril dernier où il lui était interdit de voter.

La demande acceptée par Mediaset au profit de Vivendi ne concerne que 9,6% de son capital, le reste des actions détenues par le groupe français ayant été transférées dans un trust à la demande du régulateur italien, estimant que Vivendi enfreignait la loi sur la pluralité des médias en possédant 23,9% de Telecom Italia, et 28,8% de Mediaset.

La holding néerlandaise de Mediaset en ligne de mire

L’actionnaire majoritaire de ce dernier, la famille Berlusconi, compte par ailleurs conserver le contrôle de la société en créant une holding de droit néerlandaise, où les activités italiennes seront fusionnées avec les espagnoles. Cette structure, dont la création pourrait être actée en AG le 4 septembre, permettrait à la holding de Berlusconi, Fininvest, de bénéficier immédiatement de votes triples, et davantage dans les prochaines années, au détriment de ceux de Vivendi, qui conteste la légitimité de cette holding.

A la suite de cette annonce lundi, l’action Vivendi a enregistré un léger décrochage, et tentait de récupérer une partie de ses pertes ce mardi 23 juillet après-midi, à 24,90€ (+0,04%). Le groupe dévoilera jeudi 25 juillet, après la fermeture des marchés, ses résultats semestriels.

Après avoir réussi à trouver un compromis sur la gouvernance de Telecom Italia, avec le fonds activiste Elliott fin mars, le groupe de médias et communication français a connu beaucoup d’animation ces derniers mois, pris par son bras de fer avec Mediaset, mais également par les difficultés de sa filiale Canal + qui a présenté début juillet un plan de restructuration de ses activités françaises, avec 492 suppressions de postes à la clé. Pour se diversifier, la chaine payante a annoncé la semaine dernière l’acquisition à 50/50 avec le groupe Les Echos-Le Parisien de Mezzo, qui édite deux chaînes de télévisions thématiques dans la musique et la danse.

Un 1^er trimestre porté par Universal

Au 1^er trimestre, Vivendi a enregistré un CA en croissance de 5,7% à changes constants, à 3,46 milliards d’euros. Le groupe a pu compter sur les excellents résultats de sa filiale Universal Music Group, portée par le succès d’Ariana Grande, de la bande originale du film « A star is born » et les bonnes ventes de Queen. Une filiale que Vivendi compte céder à hauteur de 50% dans les prochains mois.

En progression de 18,8% sur cette période, les ventes d’Universal ont pu compenser la chute de 3,3% des revenus de Canal+, qui a souffert de la perte de 90 000 abonnés. Enfin, Havas a enregistré une activité « flat », à +0,1% à 525 millions d'euros en croissance organique.

Prévisions financières 2019 et objectif de cours

Sur l’année 2019, le consensus des analystes de S&P Global Market Intelligence anticipe un CA de 15,491 milliards d’euros pour un résultat d’exploitation de 2,081 milliards et un bénéfice net par action de 0,94€ contre 0,10€ en 2018. L’objectif de cours moyen est à 27,08€, avec une recommandation moyenne « accumuler ».