EUR/GBP : La livre sterling à l’épreuve des nouvelles craintes sur le Brexit après l’échec des négociations entre Theresa May et Jeremy Corbyn

Alors qu’il avait déjà touché un plus bas de deux mois hier, le cours de la livre (GBP) est tombé à 0,8762 £ face à l'euro cet après-midi.

Priée par son propre parti de clarifier son agenda, Theresa May a indiqué qu’elle démissionnerait au mois de juin après le nouveau vote des parlementaires sur l’accord de sortie de l’Union européenne, quelle que soit l’issue de ce 4^e scrutin.

Depuis que le Royaume-Uni a obtenu de l’Union européenne un délai de plusieurs mois pour acter de son divorce avec l’Europe, la cheffe du gouvernement britannique n’a pas réussi à trouver un consensus politique suffisant sur les conditions de sortie du pays.

Après que la Chambre des communes ait rejeté par trois fois son texte d’accord négocié avec Bruxelles, Theresa May a dû demander un nouveau report du Brexit, et s’est finalement tournée vers l’opposition travailliste en vue d’un deal transpartisan.

Prochain vote du Parlement britannique en juin

Ces négociations se sont avérées infructueuses : le parti travailliste exigeait que le Royaume-Uni reste dans l’union douanière européenne, même après une période transitoire de deux ans, dans des conditions qu’a finalement refusé Theresa May.

Le leader du Labour Party, Jeremy Corbyn, a indiqué ce midi que « les discussions [avec Theresay May] sont allées aussi loin que possible » et que, « sans changement significatif », son parti s’opposera une nouvelle fois à l’accord, qui sera représenté pour la 4^e fois au vote des MPs au début du mois prochain, probablement le 7 juin.

Un échec qui a par ailleurs ravivé les tensions au sein du camps des conservateurs. Alors que la Première ministre avait promis de démissionner si elle obtenait le soutien du Parlement lors du 3^e vote sur le texte (et qu’elle n’a pas obtenu), le parti est revenu à la charge sur sa future sortie.

Elections européennes

Dans ces conditions, certaines figures du parti conservateur ont refait surface : l’ancien ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui avait démissionné l’été dernier, se porte candidat à la succession de Theresa May, et il est a priori favori.

Le Royaume-Uni est dans une position politique extrêmement délicate alors que le nouveau scrutin sur l’accord de sortie a peu de chances d’aboutir, et dont Theresa May espérait une issue positive pour que le pays puisse quitter l’UE avant la pause parlementaire estivale. Paradoxe du calendrier, les Britanniques participeront tout de même aux élections européennes du 23 au 26 mai, même s’ils pourraient – en théorie – sortir de l’Union sans accord le 1^er novembre sans deal.