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Les dégâts psychologiques causés par ce genre de baisse ont tendance à durer. Historiquement en moyenne les phases de marché baissières durent 13 mois, et cela prend 22 mois pour recouvrer les pertes. Autant dire qu’on n’est pas sorti de l’auberge.
Les indicateurs graphiques flashent « rouge » avec des mouvements significatifs et généralisés qui vont au-delà d’une correction saine. Autant l’analyse des cours, la profondeur de marché ou encore les performances relatives entre secteurs ; tous privilégient une continuation de la baisse.
Pourtant les stratégistes de Wall Street restent optimistes pour l’année 2019 en raison des fondamentaux encore solides. En effet, hormis un ralentissement notable de l’immobilier, la consommation, l’emploi ou encore les bénéfices des sociétés restent encourageants. Les indicateurs de récession tels que l’inversion de la courbe des taux américains envoient également des signaux « orange pas rouge » ; une récession étant peu probable avant 2020.
Toutefois, dans le contexte macroéconomique actuel, les fondamentaux ont plus de chance de se détériorer que de s’améliorer :
- Le resserrement monétaire : après des années d’injection de liquidité à taux bas, les banques centrales sont forcées de prendre le chemin inverse face à la dette publique et des entreprises atteignant des niveaux records. La Fed ne monte pas seulement ses taux, elle réduit également son bilan à hauteur d’environ 50 milliards de dollars par mois (le resserrement quantitatif). La BCE a mis un terme à son programme d’achat tandis que le Japon pourrait être la prochaine à suivre, ce qui contribuera à une réduction des liquidités à une échelle mondiale.
- L’augmentation du coût de la dette : les écarts de taux entre les obligations des entreprises américaines et les bons de trésors ont fortement augmenté depuis le mois d’octobre, mais ils restent à des niveaux historiquement faibles. Le coût du crédit a de bonnes chances de continuer à augmenter au vu du resserrement monétaire global qui, à moyen-long terme, impactera indubitablement les marges, l’investissement et la croissance.
- Les résultats des entreprises ont connu une croissance hors norme en 2018, toutefois les effets de la réforme fiscale devraient s’estomper en 2019, tandis que l’impact des tensions commerciales commence à se faire sentir (ex : FedEx récemment). La hausse du coût crédit fera également effet de vent contraire et pourrait faire surgir des premiers cas de d’insolvabilité.
Bien que les banques centrales puissent ralentir le pas de la normalisation et qu’une résolution rapide des différents sino/US pourrait soutenir le marché boursier, la confiance des investisseurs sera difficile à restaurer dans un contexte macro-économique de moins en moins favorable.
En revenant au graphique du SP500, la configuration est passée baissière avec, entre autres, le franchissement du plus bas de février. L’indice a formé un plancher temporaire à 2340, avec un violent rebond comme c’est typiquement le cas durant les marchés baissiers plus volatils. Survendu à court terme, le SP500 a de bonnes chances de prolonger son rebond, toutefois celui-ci devra faire face à une importante zone de résistance entre 2630 et 2815. Seul un franchissement de cette zone, au-dessus de 2815, invaliderait le scénario baissier.
Le marché peut évoluer de 3 manières : significativement à la hausse, significativement à la baisse ou horizontalement. Un retour à une tendance haussière en 2019, semble peu probable.