Après ses nouveaux records, Wall Street rattrapée par le coronavirus

Les plus hauts historiques enregistrés hier soir à Wall Street cèdent aujourd’hui la place à un petit mouvement de correction. A l’instar des indices européens, en retrait depuis ce matin freinés par quelques résultats d’entreprises décevants, la bourse de New York devrait ouvrir cet après-midi en retrait de 0,22 % à 0,40% selon les indices.

Si la stabilisation du nombre de nouveaux cas d’infection et de décès au coronavirus lundi et mardi a entrainé les bourses américaines à battre de nouveaux records mercredi, la propagation du coronavirus au-delà des frontières chinoises semble aujourd’hui calmer ses ardeurs.

D’après les dernières statistiques officielles, 74 576 personnes infectées et 2118 morts ont été comptabilisés mercredi en Chine continentale, mais l’épidémie s’est accélérée en Corée du Sud, où le nombre de cas détectés à plus que doublé par rapport à la veille, à 82, et où un décès a été rapporté ce matin. Sur le paquebot de croisière Diamond Princess, accosté au large de Yokohama au Japon depuis une quinzaine de jours, le nombre de personnes infectées ne cesse de croître malgré l’évacuation de plusieurs centaines de passagers ces dernières 48h ; deux individus qui ont été contaminés à bord sont par ailleurs décédés la nuit dernière.

Forte progression du Philly Fed en février

Les statistiques américaines publiées avant l’ouverture de Wall Street sont globalement positives : l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie a bondi de plus de vingt points au mois de février à 36,7, largement au-dessus des attentes du consensus des analystes à 12, et à un plus haut de deux ans.

L’enquête montre un solide redressement des conditions d’activités actuelles et des nouvelles commandes, mais un fléchissement des données d’emploi, de Capex et des prix payés.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage restent bien orientées : elles sont en ligne avec le consensus à 210k après 206k la période précédente, représentant une moyenne mobile de 4 semaines à 209k, à son plus bas niveau depuis avril 2019. En revanche, le nombre de bénéficiaires réguliers de l’allocation chômage est en hausse à 1726K.

Nouvel assouplissement monétaire de la PBOC

Du côté des banques centrales, comme attendu, après avoir abaissé le taux d’intérêt de ses prêts à moyen terme mardi, la People Bank of China a abaissé celui des prêts à un an afin de soutenir la demande de prêts bancaires.

Les Minutes de la dernière réunion de la Fed rapportent pour leur part que la Réserve fédérale surveille de près les effets de l’épidémie du coronavirus sur l’économie américaine.

En Europe, le compte-rendu de la dernière décision de politique monétaire de la BCE ne mentionne pas le Covid-19, qui venait à peine de se déclarer au moment de celle-ci, mais indique que l’institution de Francfort, malgré des « signes positifs » sur les perspectives de croissance de la zone euro (reprise de l’inflation, baisse des risques, principalement liée à la signature de l’accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis) « doit faire preuve de précaution afin de ne pas être trop optimiste » sur le momentum – un commentaire considéré comme plus prudent dans ses projections que celles exprimées à l’issue de la réunion du FOMC de janvier.

Le coronavirus pèse sur les projections de croissance européenne (BCE)

Plus explicitement, le vice-président de la BCE Luis de Guindos a déclaré ce matin « que la zone euro était sur la voie d’une croissance économique modeste mais que la faiblesse des échanges commerciaux et l’épidémie de coronavirus rendaient toujours ses perspectives incertaines ».

Aux yeux du gouverneur, « les fondamentaux sous-jacents d’une expansion continue mais modérée de l’économie de la zone euro restent en place, comme anticipé dans les projections du mois de décembre de l’Eurosystème, mais les risques entourant la zone euro restent orientés à la hausse. »

A noter que les rendements des emprunts d’Etat se replient également : Le rendement des Treasuries à dix ans perd plus de deux points de base, à 1,539% et celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, recule à -0,435%.

Les prix du pétrole sont orientés à la hausse grâce à la baisse du rythme de contamination au coronavirus en Chine et des problèmes d’approvisionnement en Lybie ainsi qu’au Venezuela. Le Brent s’échange à 59,3 dollars le baril, quasi-stable, tandis que le WTI grimpe de 1,2% à 53,99 dollars.