Au-delà du statu quo, qu’attendre de la réunion de la Fed ?
Ce mercredi soir, le rendez-vous préféré des marchés financiers ne devrait pas réserver de surprise.
A l’issue de la réunion du FOMC, la décision de politique monétaire de la Fed qui sera publiée à 20h, confirmera très probablement le maintien de sa fourchette de taux cibles à 1,5%-1,75%.
Après trois baisses consécutives au 2e trimestre 2019, l’institution a indiqué très clairement en décembre qu’elle entendait maintenir ce statu quo pour une période prolongée, probablement une bonne partie de l’année 2020, voire jusqu’en 2021. Une décision d’autant plus engageante qu’elle fut prise à une large majorité des membres du FOMC, là où les précédentes baisses de taux avaient profondément divisé les gouverneurs centraux.
Un statu quo de plusieurs mois ?
Jugeant les taux actuels « appropriés » à la situation économique des Etats-Unis, le président de la Fed Jerome Powell avait précisé qu’aucune nouvelle hausse ne serait envisagée tant que l’inflation ne convergerait pas vers l’objectif symétrique des 2%.
L’amélioration des relations entre les Etats-Unis et la Chine, qui s’est soldée par la signature d’un accord commercial de phase 1 en janvier, ainsi que le nouvel accord de libre-échange USA-Canada-Mexique conclu en décembre, ont par ailleurs allégé les risques de tensions géopolitiques, excluant de facto un nouvel assouplissement monétaire dans ces prochaines semaines.
Depuis, les perspectives de la Fed sur la croissance américaine ont peu évolué. Dans son dernier Livre Beige publié il y a une quinzaine de jours, l’institution note toutefois que le deal partiel entre la Chine et les Etats-Unis est encore loin d’avoir levé tous les risques puisque les droits de douanes américains sur les importations chinoises seront maintenus jusqu’au 2e accord. Et selon les calculs d’Oxford Economics, l’accord de phase 1 devrait seulement limiter la casse de la guerre commerciale en réduisant son impact de 10 points de base de PIB au-lieu de 20, là où le proche conseiller de Donald Trump, Larry Kudlow, se félicitait d'une hausse de 0,5% grâce à ce seul deal interiméraire.
Dans ces conditions, beaucoup d’économistes et de membres de la Fed anticipent un « atterrissage en douceur » de la croissance américaine ces prochains mois autour de 1,75 à 2%, précise le Livre Beige.
Ce tableau d’ensemble établit un consensus large. A quelques heures de la décision de politique monétaire de la banque centrale, les probabilités d’un maintien des taux actuels sont de plus de 87%, d’après le baromètre FedWatch de CME. Ce dernier n'anticipe aucun changement jusqu’à la fin du mois de juillet, et table sur deux baisses de taux à l’horizon novembre-décembre.
Ce que surveilleront donc les investisseurs ce soir dans le communiqué du FOMC et la conférence de presse de Powell seront surtout des précisions supplémentaires – ou à défaut des indices – sur ce qui pourrait entraîner une modification de ce statu quo plus précoce, et à quelle échéance (avancée des négociations commerciales avec la Chine mais aussi l’Europe, PIB trimestriel, etc.).
Extension du bilan et interventions sur le repo
Enfin, les commentaires du président sur la question du bilan de la Fed et ses interventions quotidiennes sur le marché du repo depuis septembre seront aussi très attendus.
La Réserve fédérale a repris l’expansion de son bilan en octobre avec le rachat de 60 milliards de dollars mensuels de bons du trésor. Une mesure que beaucoup d'investisseurs et économistes (y compris Larry Kudlow) considèrent comme une opération d’assouplissement quantitatif (« QE ») en raison du montant conséquent de son enveloppe. Mais la Banque centrale rejette ce qualificatif, se défendant de vouloir altérer les taux d’intérêt de long terme en investissant essentiellement sur des titres à court terme.
Par ailleurs, en intervenant quotidiennement sur le marché de refinancement interbancaire (repo) depuis le mois de septembre, la Fed s’est montrée aussi très interventionniste. Au mois de septembre, un « incident » de stress de liquidités sur le marché interbancaire du repo américain a conduit la Réserve fédérale à y injecter d’urgence près de 300 milliards de dollars en moins de 96h.
L’intervention a permis de faire redescendre les taux de refinancement, qui avaient atteint un pic à 10%, alors que leur niveau se situe normalement dans la fourchette de ceux de la Fed. Présentée comme une intervention exceptionnelle et d’ordre « technique », l’injection quotidienne de liquidités de la Fed sur le marché du repo n’a pas cessé depuis, la Réserve fédérale ayant décidé de les maintenir au moins jusqu’à la fin du mois.
Plusieurs théories ont circulé sur l’origine de cette « crise ». A l’origine, une forte demande en dollars des entreprises américaines afin d’honorer une échéance fiscale, combiné à une importante émission d'obligations du Trésor pour financer la dette amércaine auraient mené à épuiser les réserves en dollars des banques.
Mais pour la Banque des règlements internationaux (BRI), ces défauts de liquidités seraient en réalité les conséquences de changements structurels plus profonds du marché américain, amorcés avec la réduction des réserves de la Fed en 2017.
A lire également sur Capital.fr : La banque centrale des Etats-Unis est-elle l’arme absolue contre la chute des actions ? par Alexandre Baradez, Chief Market Analyst chez IG France
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