Airbus renonce à la production d'A380

C'est officiel : Airbus met un terme aux A380, ses onéreux gros porteurs trop longs à produire qui n'auront jamais atteint leur ambition de concurrencer le 747 de Boeing. Le dernier appareil du plus gros avion de ligne du monde (544 passagers) sera livré en 2021.

Confirmant cet arrêt de production, Airbus a par ailleurs indiqué qu'Emirates, son client le plus important, avait décidé de réduire ses commandes, en optant pour 40 A330-900 et 30 A350-900, des appareils plus petits, réduisant ainsi son carnet de commandes d'A380 de près de 40 appareils. Il y a une dizaine de jours, une autre compagnie, Qantas Airways, avait également confirmé l'annulation de 8 appareils qu'elle attendait depuis 2006.

"La conséquence de cette décision est que notre carnet de commandes n'est plus suffisant pour nous permettre de maintenir la production de l'A380, et ce, malgré tous nos efforts de ventes auprès d'autres compagnies ces dernières années", déclare dans un communiqué Tom Enders, président exécutif d'Airbus.

Airbus précise qu'il engagera des discussions avec ses partenaires sociaux dans les semaines à venir concernant les 3 000 à 3 500 postes susceptibles d'être affectés par cette décision dans les trois prochaines années.

Sur RTL, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a ainsi appelé Airbus a reclasser les salariés concernés et à ce qu'il n'y ait aucun impact sur l'emploi.

La compagnie Emirates, qui a construit sa marque mondiale autour de l'A380 et du Boeing 777 et qui possède également 100 superjumbos Airbus dans sa flotte, s'est dite déçue par l'arrêt de la production du très gros porteur. Cette décision a été prise après l'échec des négociations entre Emirates et le britannique Rolls-Royce sur la motorisation de l'avion.

L'A380, qui a effectué son vol inaugural en 2005, a constitué une étape majeure dans les efforts déployés par Airbus pour se porter à la hauteur de son concurrent Boeing.

Mais les ventes des plus gros quadrimoteurs ont diminué en raison du développement d'offres alternatives représentées par les Boeing 787 et 777 ou le nouveau long-courrier A350 d'Airbus.

La fin du programme de l'A380 - qui fait l'objet d'une provision de 463 millions dans les comptes 2018 d'Airbus - est la dernière décision importante prise par Tom Enders, qui cédera la place à Guillaume Faury en avril.

Résultats au beau fixe

Cette annonce n'a pas détourné les investisseurs de l'intérêt pour le titre d'Airbus, dont le cours était aujourd'hui dopé par les bons résultats de l'entreprise, battant le consensus. Il a annoncé un Ebit ajusté à 5,8 milliards (+83%) sur la base d'un chiffre d'affaires de 64 milliards (+8%) sur l'année. Airbus table sur 880 à 890 livraisons d'appareils en 2019 avec une hausse de 15% de son résultat d'exploitation.