Alarmiste, le FMI met en garde contre une « tempête économique mondiale » et les ambitions du Moyen-Orient dans le pétrole
En déplacement à Dubai samedi 9 février, la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a averti des dangers d’une tempête économique mondiale « qu’un éclair suffirait à déclencher ».
La directrice générale du FMI, en déplacement à Dubai à l’occasion d’un forum sur la fiscalité, n’a pas ménagé ses hôtes, s’inquiétant du niveau d’endettement des pays du Golfe et de leurs perspectives économiques « incertaines ».
D’après Christine Lagarde, « avec la baisse des recettes, les déficits publics ne diminuent que très lentement, en dépit des réformes significatives à la fois sur la partie dépenses et la partie recettes, qui inclut notamment l’introduction de la TVA », conduisant ainsi à une forte hausse de la dette publique, « de 13 % du PIB en 2013 à 33 % en 2018 », a-t-elle indiqué.
La directrice générale du FMI a également souligné que les incertitudes pesant sur l’horizon de croissance du marché ont mené certains pays à accélérer la transition vers les énergies renouvelables.
Au Moyen-Orient, « où le court-termisme et le déficit de crédibilité » pèsent sur la confiance des investisseurs, Christine Lagarde a mis en garde contre la tentation des gouvernements de la région de favoriser « des projets trop ambitieux », l’Arabie saoudite comptant par exemple donner son feu vert au projet « NEOM », une zone économique de 500 milliards de dollars.
Protéger les finances publiques de la volatilité des cours
D’après la directrice générale du FMI, il est fréquent que les fonds souverains financent directement des projets, échappant ainsi aux processus budgétaires normaux. Elle préconise à la place de suivre l'exemple de pays riches en ressources naturelles comme le Chili ou la Norvège, qui appliquent des règles budgétaires communes pour protéger leurs priorités politiques (telles que les dépenses sociales par exemple), de la volatilité des cours des matières.
Par ailleurs, si la croissance a redémarré chez les pays pétroliers du Moyen-Orient, elle reste bien inférieure à son niveau d'avant la dernière crise financière mondiale ainsi que depuis le dernier choc pétrolier de 2014.
Les quatre « nuages » planant sur l’économie mondiale
Elle a par ailleurs souligné que la croissance de l’économie mondiale était « plus lente que prévu », mettant en garde contre une éventuelle « tempête économique ».
Le FMI avait déjà abaissé ses prévisions de croissance mondiale en janvier, annonçant que celle-ci devrait atteindre 3,5 % en 2019, 3,6 % en 2020, en baisse respectivement de 0,2 et 0,1 point de pourcentage par rapport aux prévisions du mois d’octobre.
Mme Lagarde a évoqué ce qu'elle a appelé les « quatre nuages » qui planent selon elle sur l'économie mondiale et averti qu'une « tempête » pourrait la frapper. Elle a parlé à ce propos des tensions commerciales, notamment entre la Chine et les Etats-Unis, du resserrement des taux d'emprunt, des incertitudes liées au Brexit et d'un ralentissement de l'économie chinoise.
Un pesant conflit sino-américain
Selon elle, les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis ont commencé à affecter l'économie mondiale. Les discussions entre les deux pays, en trêve commerciale depuis le 1er décembre, reprennent cette semaine à Pékin, où la délégation américaine emmenée par le secrétaire du Trésor par Steven Mnuchin est arrivée ce lundi.
C’est la troisième fois que les deux pays se rencontrent pour des pourparlers de 48 à 72 h depuis le début du mois de janvier. Si quelques avancées ont été annoncées, Pékin et Washington n’ont pas encore trouvé de terrain d’entente sur les points les plus fondamentaux de leurs négociations (la protection de la propriété intellectuelle américaine, le transfert de technologies et les subventions à l’industrie chinoises).
Si aucun accord n’est trouvé d’ici le 2 mars prochain, les Etats-Unis appliqueront des taxes supplémentaires sur quelque 200 millions de dollars de produits chinois, leurs droits de douane passant ainsi de 10 % à 25 %.
Un niveau d’endettement à risque
La directrice générale du FMI, enfin, a relevé que le resserrement des taux d'emprunt intervient au moment où les Etats, les entreprises et les ménages ont accumulé de « très lourdes dettes ». « Quand il y a trop de nuages, il faut un éclair pour déclencher la tempête », a averti M. Lagarde, qui a appelé les gouvernements à s'y préparer et à éviter le protectionnisme.
(avec Reuters)
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