Du côté des indices sectoriels européens et des valeurs françaises :
Aucun secteur n’a pu afficher la moindre performance positive lors du mois d’octobre. Ce mois-ci la tendance s’améliore mais demeure très perfectible : seulement un tiers des secteurs sont en hausse.
Les Télécoms, seul secteur n’ayant pas plongé en territoire négatif en octobre, parviennent à maintenir leur rang de leader dans ce classement avec, cette fois-ci, une performance beaucoup plus flatteuse de +8,6%. La nouvelle technologie concernant les réseaux téléphoniques, communément appelé la 5G, demandera beaucoup d’investissement ce qui entraîne des spéculations sur une probable consolidation du secteur. Orange profite de ces perspectives en s’octroyant près de 10%. Les services aux collectivités (+3,4%) et l’agro-alimentaire et boissons (+2,2%) complètent ce podium, traduisant un attrait pour les valeurs défensives dans ce contexte au combien incertain.
Les secteurs en fortes baisses sont plus nombreux, on distingue respectivement aux deux dernières places, le pétrole & gaz (-5,9%) et les matières premières (-7,8%). Ce dernier, très sensible à la demande chinoise, est particulièrement affecté par des indicateurs macroéconomiques très préoccupants concernant les perspectives de croissance en Chine. Glencore, troisième valeur de l’indice, perd 9 %. Le plus gros représentant de l’indice français, Arcelor Mittal, baisse dans les mêmes proportions. La baisse du secteur pétrole & gaz est, bien entendu, entièrement corrélée à la chute impressionnante du prix des barils du pétrole. Ainsi, le mastodonte français Total, de loin le plus gros poids du secteur, baisse de 5,4%, entraînant l’indice dans son sillage.
L’automobile, secteur ayant fait l’actualité du mois, est une fois encore dans le bas du classement (-3,8%).
Le ralentissement économique chinois, les discussions autour des taxes imposées par les Etats-Unis et l’arrestation du PDG de Renault Carlos Ghosn ont fait pression sur le secteur. Fort logiquement, Renault baisse de 6,1% mais de manière plus surprenante Peugeot et Valéo subissent des pertes plus significatives, à hauteur respectivement de 7,8% et 11,7%.
Du côté des statistiques macroéconomiques :
Outre-Atlantique, les deux PMI évoluent à la baisse.
Le PMI manufacturier diminue de 1,1 point en octobre s’affichant à 57,7 et déçoit par la même occasion le consensus. La publication du mois de novembre aura lieu, ce jour, le 3 décembre. Le PMI non manufacturier est lui aussi à 60,3 soit 1,3 point de moins qu’au mois de septembre. Cependant, et à l’inverse de son égal manufacturier, il surprend positivement les attentes du consensus. Le prochain rapport sera disponible le 5 décembre.
Les créations d’emplois pour le mois d’octobre, affichées à 250 000, sont en nette progression en comparaison des 118 000 créations du mois de septembre. Estimées en baisse pour le mois de décembre, elles seront publiées le 7 décembre.
Le taux de chômage est parfaitement stable à 3.7%, et devrait le rester jusqu’à cette fin d’année selon les estimations dont la publication est attendue pour le 7 décembre.
En zone euro, les trois PMI évoluent dans le même sens, celui de la baisse et dans des proportions équivalentes entre 1,6 et 1,7 points.
Au niveau des indices de confiance pour le mois de novembre, le sentiment économique européen chute pour son sixième mois consécutif, passant de 109,7 à 109,5 points. Malgré une reprise en octobre, l’indice de confiance du consommateur inscrit une nouvelle baisse significative de 1,2 points faisant plonger l’indicateur à -3,9.
Du côté des devises et des matières premières :
Sur le marché des devises, la paire de devises la plus populaire, l’euro contre le dollar américain, a terminé à l’équilibre à 1.1335$. Pour autant, la paire de devise a fait l’objet de toutes les attentions. Tout d’abord, le 12 novembre lorsqu’elle atteint 1.1220$, un plus bas datant du mois de juin 2017. Ensuite, en fin de mois, lors du discours de Jay Powell, jugé beaucoup plus « dovish » (accommodant), la paire a monté. Les autres paires populaires en confrontation avec le dollar finissent proches de l’équilibre. Il faut se tourner du côté des émergents pour constater des écarts significatifs. En témoigne le dollar contre le réal (BRL), certainement sous l’influence de la récente élection brésilienne, en progression de 4%. Face à la devise sud-africaine (ZAR), le dollar abandonne plus de 6%.
Les matières premières agricoles, habituées à de forts décalages mensuels, n’ont connu presque aucun mouvement significatif. Le cacao se démarque néanmoins en s’adjugeant 8.79%.
Concernant le marché des métaux, le Gold (spot) progresse très timidement (+0.3%) et se maintient toujours au-dessus du seuil des 1200$ l’once d’or. Il ne parvient pas à retrouver sa corrélation avec le Silver puisque ce dernier perd un peu plus de 1%. Le cuivre, coincé dans un couloir depuis le mois d’août, gagne 4% pour terminer à 277$.
Véritable star du mois de novembre, les cours du pétrole sont sur toutes les lèvres, aussi bien sur les marchés financiers que dans la vie quotidienne des ménages. En France, la grogne manifeste de la population sur le prix du pétrole est à contrario de son évolution sur les marchés financiers. Le cours de Brent subit une chute vertigineuse de 22%, il faut remonter à la crise de 2008 pour constater une baisse mensuelle plus importante. Le WTI baisse exactement dans les mêmes proportions. Comment expliquer un tel effondrement ? Son influence s’était déjà répandue sur les indices et le dollar, mais les tweets de Donald Trump semblent exercer une influence encore plus prononcée sur le pétrole. Le président américain a mis la pression sur l’Arabie Saoudite en soumettant l’idée qu’il serait très inapproprié d’adopter une position stratégique favorisant la progression des cours. Le différend opposant les deux nations a certainement renforcé la crédibilité en faveur du tweet de Donald Trump. La prochaine réunion de l’OPEP aura lieu les 6 et 7 décembre à Vienne.
Conclusion :
Au mois de novembre, les indices repartent timidement à la hausse. Bien que l’incertitude soit encore prédominante sur les marchés, elle s’est légèrement dissipée sur certains dossiers. Tout d’abord le Brexit, dont les membres de l’UE et du Royaume-Uni ont enfin signé un accord sur les conditions du divorce. Le plus dur reste à faire en obtenant la ratification de l’accord par le parlement britannique et en définissant la relation future entre l’UE et le Royaume-Uni. Du côté des Etats-Unis, l’espoir d’un assouplissement dans la guerre commerciale les opposant à la Chine a porté les indices en vue de la réunion du G20 qui s’est tenu ce week-end. Le pari s’avère payant puisque le relèvement de la taxation des droits de douane sur 200 milliards de produits chinois a été reporté. Loin d’annoncer la fin de la guerre commerciale, cette trêve, tant attendu par les investisseurs, est salvatrice pour les marchés financiers.
Cela suffira peut-être à enclencher le rallye de fin d’année tant attendu par les investisseurs. Une hausse, qui elle aussi, ne pourrait être qu’une simple trêve dans cette tendance de fond baissière.