Elections européennes : quelles réactions possibles des marchés financiers ?
L’élection des députés du Parlement européen se déroulera du 23 au 26 mai dans un contexte politique inédit depuis l’existence du scrutin au suffrage universel direct établi en 1979.
Improbable il y a encore quelques semaines, la participation du Royaume-Uni, qui n’a toujours pas trouvé de compromis politique sur les conditions du Brexit, vient ajouter son lot d’incertitudes à la composition du futur Parlement européen. Le vent populiste qui souffle sur l'Europe devrait particulièrement chambouler sa composition actuelle à l'issue du scrutin du 23 au 26 mai.
Un contexte électoral inédit avec le Brexit
Les deux principaux groupes parlementaires d’obédience pro-européenne – l’European People’s Party (EPP, centre droit) et le Progressive Alliance of Socialists and Democrats (S&D, centre gauche) – verront probablement leur majorité (55 %) mise à mal.
Au lendemain des résultats du scrutin, le présumable morcèlement des forces politiques en présence laissera la place à une intense période de tractations et d’alliances transpartisanes avant que la composition du Parlement ne se dessine vraiment d’ici sa rentrée au mois de juillet.
Parmi les 751 sièges du Parlement, le futur sort des 73 réservés aux britanniques, dont le leader d’extrême droite Nigel Farage ressort en tête des derniers sondages avec 34 % des voix, sera aussi mis dans la balance. Et sur ce dernier point, tous les scénarios restent encore ouverts.
Dans un énième coup de théâtre jeudi 21 mai, Theresa May, qui souhaite soumettre à un 4e vote le texte d’accord de sortie devant la Chambre des Communes début juin, a annoncé qu’elle proposerait aux MPs un vote sur l’organisation d’un second référendum populaire sur le Brexit si son texte de divorce obtient la majorité des voix – un vote qui se tiendrait donc avant la ratification de l’accord de sortie.
L’Italie au centre de l'attention
Si la montée des factions populistes se dessine sur l’ensemble de l’échiquier européen, les résultats du scrutin, dimanche soir, auront une forte incidence sur l’équilibre politique de l’Italie, dont la coalition au pouvoir traverse une crise sans précédent.
Particulièrement endetté, engagé dans un bras de fer avec la Commission européenne sur le volet budgétaire, le pays connait un ralentissement économique sévère depuis la constitution du gouvernement Conte en 2018.
De plus en plus remise en cause, la Ligue du ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, ne cesse de chuter dans les sondages, tandis que les tensions avec Luigi Di Maio, dirigeant du Mouvement 5 Etoiles, ne cessent de se multiplier.
L’incidence du scrutin européen sur l’Italie sera l’un des facteurs de risque politique les plus surveillés des marchés dans les jours et semaines suivant l’élection.
Les réactions de marché en cas de surreprésentation populiste
A la présentation des résultats du scrutin dimanche soir et dans les jours suivants, analystes et observateurs financiers s’attendent à trois possibles réactions de marché en cas de forte représentation des votes populistes, identifiée comme un important facteur d’incertitude et de risque politique au sein de la zone euro :
- Une hausse de la volatilité reflétée sur les indices ;
- Une faiblesse de l’euro, notamment face au dollar. Dans ce contexte, les prévisions à moyen terme de la Deutsche Bank sur la devise européenne ont été révisées à la baisse, de 1,13$ d’ici la fin 2019, contre 1,25$ précédemment ;
- Une croissance des spreads sur les marchés obligataires, comme l’illustre la tendance entre les taux d’intérêt du Bund allemand, considéré comme valeur défensive, et du BTP 10 ans italien (graphique ci-dessous) ;
- Malgré la volatilité, l’impact sur les marchés actions devrait être limité, les investisseurs ayant déjà anticipé l’échéance des élections et les tendances de fonds politiques. Pour le consensus des analystes, ils restent concentrés sur le dossier du Brexit et les relations sino-américaines.
Courbe des taux du Bund allemand (jaune) et du BTP italien 10 ans (violet) : évolution 2017/2019
Le nouveau visage de la Commission et du Conseil européen, l’autre échéance des marchés
Au-delà de ces mouvements de marché, ce sont surtout l’échéance de la nomination du futur président de la Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, et celui du Conseil européen, son organe politique, qui seront surveillées. Liées aux futures alliances, les discussions sur ces nominations démarreront le 28 mai et devraient se terminer aux alentours du 21 juin.
Ces prises de postes joueront un rôle majeur dans les rapports qu’entretiendra l’Union européenne avec l’Italie, mais aussi et surtout dans l’un des événements politiques les plus attendus de l’année 2019 : la succession, en octobre, de Mario Draghi au poste de président de la Banque centrale européenne, dont dépend fortement la « coloration » de politique monétaire de l’institution.
Or, l’identité du futur patron de la BCE dépendra en grande partie de la nationalité du futur président de la Commission. Dans la course à sa présidence, l’Allemand Jens Weidmann (président de la Bundesbank), les Finlandais Erkki Liikanen (ex-gouverneur de la Banque de Finlande) et Olli Rhen (actuel gouverneur de la Banque de Finlande), ainsi que les Français Benoit Coeuré, membre du directoire de la BCE, et François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, également comptent parmi les noms les plus cités. Les trois premiers ont un profil plutôt faucon, les seconds s’inscrivent davantage dans la lignée dovish de Mario Draghi.
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