L’indice ZEW du climat économique allemand pique du nez

L'indice ZEW sur le sentiment économique allemand ressort en berne au mois de juillet. Celui-ci s'est contracté en juillet à -24,5, plus fortement qu'attendu, après -21,1 en juin. Le sous-indice sur le sentiment économique actuel ressort à -1,1, bien en deçà du consensus qui tablait sur 5.

Il fait suite à des statistiques du gouvernement fédéral contrastées ces huit dernières semaines : les indices PMI manufacturier et des services se sont redressés au mois de juin, mais l’activité manufacturière – malgré un plus haut de quatre mois - reste en zone de contraction, à 45.

Une industrie impactée par la faiblesse des exportations

Les commandes à l’industrie de l’Allemagne ressortent toujours en berne à -2,2% en mai, alors qu’elles s’étaient légèrement redressées de 0,4% en avril, pour le deuxième mois consécutif depuis le début de l’année. Ces chiffres reflètent encore une fois la faiblesse des exportations allemandes, dont les commandes rechuté à -4,3% après un sursaut en avril de 1,1%. La croissance de la demande intérieure, à 0,7%, n’est pas suffisamment solide pour parvenir à maintenir l’équilibre du carnet de commandes des entreprises industrielles.

Pour autant, la balance commerciale du pays s’est redressée sur cette même période : à 18,7 milliards d’euros au mois de mai, après 16,9 milliards d’euros en avril, grâce à une croissance de ses exportations (facturées) de 1,1% alors que celles-ci s’étaient contractées de 3,4% précédemment (en données corrigées). En parallèle, le niveau de ses importations (facturées) a décru de 0,5% alors que le consensus anticipait une légère augmentation de 0,3%.

Projections de croissance et dépenses publiques

Dans ce contexte, la fédération des chambres de commerce et d'industrie allemandes DIHK a réduit de plus de moitié sa prévision de croissance des exportations cette année, à 1%, tandis que la fédération VDMA de l'ingénierie a observé que les droits de douane imposés par les Etats-Unis et la Chine contribueraient à une baisse de 2% de la production cette année, selon des chiffres rapportés par Reuters.

ll y a quelques semaines, le gouvernement allemand a révisé à la baisse ses projections de croissance en ne tablant que sur + 0,5% de progression de PIB en 2019, en ligne avec les prévisions de la Commission européenne, et contre une hausse du PIB moyenne de 1,4% attendu à l’échelle de l’Union européenne.

Malgré ces projections mornes, le ministère allemand des Finances a annoncé le 24 juin qu’il prévoit d’accroître les dépenses publiques de 1% en 2020 qu’il souhaite n’émettre aucune dette nouvelle jusqu’en 2023. Le budget fédéral devrait ainsi atteindre 359,9 milliards d’euros si la loi de finances est approuvée et votée par le parlement allemand.