La BCE laisse ses taux inchangés

A l’issue de sa première réunion de l’année, la Banque centrale européenne a confirmé par communiqué le maintien de sa politique monétaire européenne.

Laissant ses taux inchangés, l'institution précise qu'elle devrait les laisser ainsi au moins jusqu'à la fin de l'été, et aussi longtemps que nécessaire pour assurer la poursuite de la convergence de l'inflation vers des niveaux inférieurs à, mais proches de 2 % à moyen terme. Elle garde ainsi le cap fixé durant sa dernière réunion de politique monétaire du mois de décembre.

A l'exception d'une phrase relative à son programme de rachats d'actifs, qui a pris fin en décembre, le communiqué publié cet après-midi reprend les termes exacts de la décision de politique monétaire qu'elle avait résumée dans son Bulletin économique du mois de décembre 2018.

Il précise ainsi que s'agissant des mesures non conventionnelles de politique monétaire, le conseil des gouverneurs entend poursuivre les réinvestissements, en totalité, des remboursements au titre du principal des titres arrivant à échéance acquis dans le cadre de l'APP (asset purchase programme) pendant une période prolongée après la date à laquelle il commencera à relever les taux d'intérêt directeurs de la BCE et, en tout cas, aussi longtemps que nécessaire pour maintenir des conditions de liquidités favorables et un degré élevé de soutien monétaire.

Une inflation plus faible que prévu mais des risques à la baisse

Lors de la conférence de presse tenue à l'issue de la réunion du Conseil des gouverneurs, Mario Draghi est resté dans la ligne de sa dernière conférence de presse du mois de décembre, rappelant d'une part que la zone euro faisait face à des incertitudes persistantes - dues à un ensemble de facteurs géopolitiques ainsi qu'à la montée des protectionnismes - mais qu'elle restait portée par des conditions de financement porteuses, une bonne dynamique de l'emploi et la hausse des salaires.

Dans ce contexte, "un degré élevé de soutien monétaire nécessaire reste essentiel pour soutenir l'inflation", a indiqué le président de la BCE, qui a précisé que celle-ci devrait être plus faible que prévu, l'IPCH étant tombé à 1,6 % en décembre, après 1,9 % en novembre en raison de la baisse des prix de l'énergie principalement.

Faible probabilité d'une récession

Le discours tenu par le président de la BCE est apparu bien plus optimiste qu'au mois de décembre. Mario Draghi a déclaré que l'expansion économique européenne se poursuivait, que les "risques" qui pesaient sur le ralentissement de la croissance s'étaient atténués, et que "la probabilité d'une récession dans la zone euro était faible". Et si l'inflation apparente devrait encore décliner, l'inflation sous jacente devrait s'accélérer à moyen terme, a-t-il indiqué.

Après la conférence de presse, le consensus sur la probabilité d'une hausse des taux d'intérêts directeurs en 2019 était tombé de 45 à 40 %.