La Fed laisse ses taux inchangés

Sans surprise, tout en confirmant les perspectives d'un tournant plus dovish dans les semaines à venir, la Fed, la Réserve fédérale américaine a annoncé ce soir qu'elle laissait le niveau de ses taux d'intérêt directeurs inchangés, soit à des niveaux compris entre 2,25% et 2,5%.

Le communiqué de la Réserve fédérale indique que tous les membres du FOMC ont voté pour ce statut quo, à l'exception de James Bullard, qui a défendu l'option d'une baisse des taux de 25 points de base. Le document souligne que le marché de l'emploi américain reste très solide et que l'économie américaine continue de croître "à un rythme modéré", que l'inflation, détachée de l'alimentation et de l'énergie, reste sous son objectif des 2 %, et que les anticipations d'inflation à long terme ont peu évolué.

La Fed précise que si elle escompte un maintien de ces fondamentaux (une croissance durable, un marché de l'emploi restant très solide, et une inflation convergeant vers son objectif des 2%), elle relève que les "incertitudes sur ces perspectives ont augmenté" et que le comité de politique monétaire "agira de façon appropriée" pour soutenir cette expansion économique à la lumière dedites "incertitudes et des pressions sur l'inflation".

Selon le Baromètre FedWatch de CME la probabilité d'une baisse des taux à l'issue de la réunion de politique monétaire de ce 19 juin était faible. Mais son issue était très attendue par les observateurs après que son président Jérôme Powell a tenu un discours particulièrement accommodant à l'occasion d'une conférence à Chicago il y a une quinzaine de jours.

De l'autre côté de l'Atlantique, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, lui a emboité le pas hier, en assurant que la BCE pourrait à nouveau assouplir sa politique monétaire si, à l'avenir, l'inflation de la zone euro ne converge pas vers son objectif des 2%, et ce, en utilisant le levier d'une baisse de taux comme celui de rachats d'actifs massifs.

Le président de la Fed avait par ailleurs indiqué que la Réserve fédérale suivait avec attention l'évolution des relations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, lesquelles se sont tendues le 10 mai lorsque Washington a accusé Pékin d'être revenu sur un certain nombre d'engagements et décidé en représailles d'augmenter le niveau de leurs surtaxes pesant sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises. Depuis, les négociations se sont interrompues et la communication entre les deux pays a été quasi-nulle... jusqu'à hier, où le président des Etats-Unis et son homologue chinois ont finalement confirmé une entrevue en marge du G20 d'Osaka, les 28 et 29 juin prochains.

Selon le Baromètre FedWatch, les chances qu'une telle décision soit prise à l'issue des deux prochaines réunions, le 31 juillet, et le 18 septembre, sont beaucoup plus fortes, respectivement de 83,7% et de 94,2%.En revanche, les chances qu'une telle décision soit prise à l'issue des deux prochaines réunions, le 31 juillet, et le 18 septembre, sont beaucoup plus fortes, respectivement de 83,7% et de 94,2%.