Surtaxes américaines sur les automobiles européennes : le département du Commerce rendra ses conclusions d’ici dimanche
Washington envisage depuis plusieurs mois une hausse de 25 % de ses droits de douanes sur les automobiles importées aux Etats-Unis.
Cette initiative, qui vise principalement l’Union européenne, pourrait porter un coup sévère aux exportations allemandes, anticipe l’institut Ifo.
D’après une étude publiée aujourd’hui, la hausse des barrières tarifaires sur l’importation de véhicules européen pourrait réduire de moitié à long terme le niveau des exportations allemandes.
L’Institut Ifo chiffre cette réduction à 7,7 %, représentant un montant de 18,4 milliards d’euros d’automobiles.
L’Europe devrait bientôt être fixée sur les intentions des Etats-Unis. Le département du Commerce américain devrait rendre d’ici dimanche ses recommandations au président Donald Trump sur une éventuelle menace pour la sécurité nationale du commerce transatlantique des voitures. Cette enquête approfondie avait été demandée fin mai par le président des Etats-Unis.
D’après Reuters, les recommandations resteront confidentielles le temps pour la Maison Blanche d’avancer le cours de ses négociations commerciales avec la Chine, qui devraient se poursuivre la semaine prochaine. Le président dispose de 90 jours pour prendre une décision sur la mise en place de nouveaux droits de douanes.
Une source de l’AFP a indiqué sous couvert de l’anonymat que les conclusions de cette enquête seraient positives « quant à la question de savoir si les voitures importées sont effectivement une menace ».
Chute des ventes américaines au 4e trimestre
Avec l’agriculture, la question des importations automobiles européenne est l’un des dossiers épineux la renégociation des accords commerciaux entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Cela fait déjà plusieurs mois que la première puissance mondiale menace de renforcer les droits de douanes sur les importations de véhicules européens qui font de l’ombre au marché américain.
Attaché à favoriser la demande domestique pour des véhicules Made In USA, le président des Etats-Unis, qui avait convenu d’une trêve sur la question avec l’Union européenne l’été dernier, est revenu à la charge lorsque General Motors, numéro 1 du marché aux Etats-Unis, avait annoncé prévoir une suppression de 14 000 emplois et la fermeture de 5 usines sur le sol américain en 2019.
En 2018, la demande de véhicules sur le marché américain s’est essoufflée. Les ventes de General Motors ont reculé de 2,6 % au 4e trimestre et d’1,6 % sur l’année. Celles de Ford, numéro 2 du marché, ont accusé une baisse encore plus forte, de 3,5 % sur l’année et de 8,8 % au 4e trimestre.
Défauts de paiement
La baisse des ventes aux Etats-Unis est principalement attribuée à la hausse des prix des véhicules ainsi qu’à la hausse des taux d’intérêt. Selon la Fed de New York, le nombre de défauts de paiement sur les crédits automobiles progresserait de façon inquiétante : ils concerneraient actuellement plus de 7 millions de foyers américains.
Si Donald Trump met ses menaces à exécution, ce serait un vrai coup dur pour les constructeurs européens en général, et allemands en particulier, alors que la première économie de la zone euro montre depuis plusieurs semaines d’importants signes d’essoufflement, impactée notamment par la baisse de la demande extérieure.
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