Gafa : une semaine de résultats financiers très attendue par les marchés

Mardi, Apple ouvre le bal

Première à dévoiler les chiffres de son quatrième trimestre, la firme à la pomme, Apple a enchaîné les déconvenues ces dernières semaines. Après avoir dépassé une capitalisation record de plus de 1000 milliards de dollars l’été dernier, le soufflet financier de l’entreprise a dégonflé séance après séance jusqu’à atteindre un malheureux point d’orgue, début janvier, avec son premier profit warning depuis plus de dix ans.

Apple impute ces mauvais résultats à des ventes d’iPhones en berne sur le marché chinois, et aux dommages collatéraux du conflit commercial sino-russe. Depuis la publication de ses derniers résultats en novembre, le titre a dévissé de plus de 30 %.

La semaine dernière, CNCB avait par ailleurs révélé que l’entreprise s’était séparée de quelque 200 salariés de son projet « Titan » consacré au développement d’un système de conduite automatique.

Les investisseurs guetteront la capacité de l’entreprise à compenser la chute de ses ventes de smartphones par le déploiement de ses autres services comme la musique, les systèmes de paiement ou la vidéo à la demande.

D’après le Wall Street Journal, le consensus des analystes s’attend à une baisse des bénéfices d’Apple de 3% year to year pour la fin mars, qui reste au-dessus de son profit warning, à -5 % year to year fin décembre.

Mercredi, Microsoft et Facebook

Pour la société de Marc Zuckerberg, 2018 aura été aussi éprouvante. Facebook a enchaîné les scandales sur la fuite et l’exploitation des données de ses utilisateurs à des fins commerciales ou politiques. L’action est tombée à son plus bas le dernier jour de l’année à 123 $ après avoir atteint son plus haut six mois plus tôt à 218,62 $.

L’entreprise de Palo Alto a continué à faire progresser son chiffre d’affaires ainsi que ses bénéfices au global mais elle marque le pas en Europe ainsi qu’en Amérique du Nord. Les analystes seront attentifs à la courbe de résultats dans ces zones géographiques.

Pour sa part et en comparaison aux autres valeurs de la tech, Microsoft semble traverser une relative zone de confort. L’action a progressé de 18,7 % en 2018, et le consensus place l’objectif de cours à 12 mois à 125,7 $, le titre évoluant entre 98 et 110 $ ces quatre derniers mois. Pour le 2er trimestre fiscal, le consensus Refinitiv table sur un BPA de 1,09 $, en légère baisse par rapport à celui du 1er trimestre 2018 (1,14$), et sur des revenus de 32,49 milliards de dollars contre 29,08 milliards de dollars au 1er trimestre fiscal.

Les analystes observeront tout particulièrement la croissance de son département « Intelligence Cloud », consacré à l’intelligence artificielle et au cloud computing, qui recouvre notamment son projet « Azure Sphere », qui développe des solutions de sécurisation clés-en-main des objets connectés.

Lundi 4 février, Alphabet-Google

Après d’insolents résultats trimestriels en juillet ainsi qu’en octobre (Alphabet avait gagné 33,7 milliards de dollars entre août et octobre), principalement tirés de la société Google, qui connaît pratiquement 20 % de croissance annuels depuis ses débuts, tous les voyants sont au vert pour les analyses qui prédisent à nouveau une solide croissance de ses revenus.

Pour autant, Google, comme les autres Gafa, doit faire face à la montée des réglementations européennes, et les velléités de plus en plus de pays – Etats-Unis compris – de contrôler le marché de la publicité en ligne. Adoptée au Parlement européen en septembre, une directive « Droit d’auteur », encore en négociations, pourrait imposer à Google de rémunérer les médias dont il exploite les contenus dans sa partie « Actualités » et lui faire porter la responsabilité du respect du droit d’auteur de ces contenus.