Bourse de Francfort : l’économie européenne pèse sur le Dax

Une fois n’est pas coutume, alors que l’indice star de la bourse de Francfort a frôlé ses sommets annuels la semaine dernière, le Dax est plombé ce lundi par de très mauvais chiffre de l’économie européenne. En France – mais surtout en Allemagne –l’activité privé a fortement ralenti au mois de septembre, non seulement dans le secteur manufacturier, mais aussi dans les services.

Outre-Rhin, l’enquête PMI des directeurs d’achats d’IHS Markit relève un ralentissement préoccupant des créations d’emplois et de la demande intérieure, deux des piliers de la croissance allemande, qui a déjà frôlé la récession à la fin décembre 2018.

Une matinée rattrapée par l’économie

Ces indicateurs en berne ont porté ombrage aux marchés actions ce lundi matin. Le Dax a chuté jusqu’à 1,6% à 12 266 points vers 11h, et évolue au-dessus des 12 300 points, en décrochage de 1,17%. A Paris, le CAC 40 suit la même tendance à -1,12% et 5627 points, tandis que le Footsie décroche moins fortement à -0,23 %, porté par une nouvelle baisse de la livre sterling qui soutient ses composantes les plus exposées à l’international.

La parution, cet après-midi, des PMI américains – plus corrects qu’en Europe – n’a pas réussi à changer la tendance à Francfort. Après leur parution à 15h45, le Dax s’est apprécié d’une vingtaine de points, restant largement en territoire négatif à 12 330 points (-1,10%).

Une activité manufacturière qui se maintient outre-Atlantique

Aux Etats-Unis, l’activité manufacturière a enregistré une légère accélération à 51 contre 50,3 en août, selon les premières estimations d’IHS Markit. Celle des services, en revanche, est restée quasi-stable à 50,9 après 50,7, ratant le consensus à 51,3. Au global, le PMI composite se redresse à 51, alors que les analystes anticipaient une contraction à 49,6.

Sur le Dax, les baisses les plus importantes concernent le secteur automobile (Daimler -2,88%, BMW -2,09%, Volkswagen -1,73%) mais c’est Deutsche Bank, à -3,26%, qui endosse l’habit de lanterne rouge ce lundi après-midi alors que la banque va céder à BNP Paribas ses activités de services aux hedge funds à compter de 2021, pour un montant non communiqué.

Le peu d’avancées à l’issue de la reprise des discussions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis pèse sur le fabricant de semi-conducteurs Infineon et les valeurs industrielles telles que Siemens, Covestro et Bayer.

Lufthansa profite de Thomas Cook

Conséquence de la chute du voyagiste anglais Thomas Cook – qui a annoncé sa mise en faillite cette nuit – le secteur profite de la disparition de ce concurrent historique dans un secteur saturé par l’offre. A Francfort, Lufthansa se maintient ainsi dans le vert à +0,32 %, en tête de l’indice.

Après 178 années d’existence, le groupe anglais (qui était également une compagnie aérienne) n’a pas réussi à lever les fonds nécessaires à sa survie, plombé par une dette gigantesque de 1,7 milliards de livres.

Thomas Cook emploie plus de 22 000 personnes dans le monde, dont 9000 outre-Manche, qui se retrouveront sans emploi. Sa chute a entraîné plusieurs Etats et syndicats professionnels à organiser à grand frais le rapatriement de quelques 600 000 touristes clients de Thomas Cook, actuellement dispersés dans le monde entier.

Certaines des filiales de Thomas Cook, comme celle de la France, vont continuer leur activité dans l’objectif d’être rachetées. De son côté, Lufthansa a annoncé ce matin dans la presse allemande qu’il ne souhaitait pas reprendre la filiale allemande, Condor, une idée qui était sur la table il y a quelques mois.