CAC 40 : après sa pire séance depuis les subprimes, la bourse de Paris peine à rebondir franchement

En cédant 8,39% pour terminer à 4707,91 points, le CAC 40 est entré en Bear Market et a signé sa séance de pertes la plus importante de son histoire derrière celle de la faillite de Lehman Brothers en octobre 2008 (où il avait chuté de plus de 9%).

Mais la reprise des cours du pétrole ce matin, en rebond de 8,13% pour le WTI américain, fait espérer à la bourse de Paris un meilleur lendemain.

Inspirés par la reprise des bourses asiatiques, qui ont fini ce matin en hausse de 0,85% à 2,65%, à 8h30, les indices européens tente de rebondir, mais l'enthousiasme apparaît encore très modeste. Vers 9h15, le CAC 40 ne reprend qu'1,20% à 4765 points. L'Euro Stoxx parvient à peine à se redresser de 0,73%, et le Dax de 0,56%. Enfin, à Londres, le rebond se hisse de 1%.

Lundi noir à Wall Street

Ces rebonds étaient attendus de façon salutaire par les opérateurs financiers qui ont traversé hier un véritable lundi soir. Outre-Atlantique, la déconfiture a été aussi très spectaculaire, le Dow cédant plus de 1200 points en une séance à 23 851,02 points (-7,79%), soit plus de 5700 points en dessous son plus haut de l’année atteint en février (29 568,57 points). Le Nasdaq Composite a perdu 7,29% à 7950,68 points.

Le S&P 500, référence des marchés, s’est pour sa part replié de 7,6% à 2746,56 points. Le lundi 10 février est ainsi tristement entré dans l’histoire de Wall Street. Avec une extrême volatilité (le Vix s’est arrogé brièvement au-dessus des 60), la bourse de New York a également fait son entrée dans une phase de marché baissier.

En état de panique, les investisseurs ont poursuivi leur mouvement de sell-off hier soir après la fermeture avec des futures poursuivant leur sanglante baisse. Le rebond des prix de l’or noir a permis de mettre un terme à leur effondrement : les futures des principaux indices newyorkais enregistrent des rebonds de 2,5% à 3,05% mardi matin.

Un package fiscal d’aides aux entreprises annoncé par le président des Etats-Unis hier soir, ainsi que des échanges entre la Maison Blanche et des membres de la Réserve fédérale américaine ont aussi participé à rassurer les marchés.

Une situation européenne sous haute surveillance

Au sein du Vieux Continent, la situation sanitaire prend une dimension extrêmement préoccupante, et reste loin de lever les inquiétudes des opérateurs.

En comptant près de 100 nouveaux décès en moins de 24h, et plus de 9000 personnes infectées au total, le gouvernement a annoncé des mesures drastiques lundi soir.

C’est désormais l’intégralité du territoire qui est mis en quarantaine. La population est priée de limiter au maximum ses sorties, de ne se déplacer qu’en cas d’urgence ou d’impératif professionnel, tandis que les bars et restaurants sont soumis à un couvre-feu à partir de 18h : des mesures jamais vues pour un pays européen en temps de paix.

En France, le bilan s’alourdit avec désormais 25 morts et 1412 cas de coronavirus, et de nouveaux foyers en Corse et en Occitanie. Plusieurs députés de la République ont été contaminés, ainsi que le ministre de la Culture Frank Riester.