CAC 40 : Gilead Sciences, traitement prometteur du coronavirus, plan de déconfinement de Trump, mesures d’urgence de la France, résultats LVMH et L’Oréal… la bourse de Paris enthousiaste avant l’ouverture
Mise à jour 9h15
Le CAC 40 (France 40) pointe vers le haut ce matin à la bourse de Paris : vers 9h15, il progresse de plus de 3% à 4480 points. L’enthousiasme est partagé à Londres, où le FTSE 100 est en hausse de 2,5%, à 5768 points ainsi qu’à Francfort, où le Dax (Allemagne 40) grimpe de 2,78% à 10 592 points.
Après l’Allemagne, hier, les bourses européennes sont portées par la nouvelle d'un traitement prometteur de Gilead Sciences aux Etats-Unis et les annonces du président américain sur les étapes de déconfinement des Etats-Unis, malgré plus de 5,2 millions de nouveaux inscrits au chômage et un PIB chinois en contraction de 6,8% au 1er trimestre, inférieur aux estimations à -6,5%.
Hier soir, un hôpital de Chicago a fait part de résultats prometteurs d'un traitement antiviral de Gilead Sciences, Remdesivir, dont les essais cliniques ont montré des effets positifs très rapides sur la fièvre et les symptômes respiratoires de patients malade du coronavirus. Ces effets se sont fait resentir en moins d'une semaine. Considéré comme sans danger et efficace, il pourrait être la solution la plus prometteuse dans la course au traitement du Covid-19. 125 personnes ont été testées dans le cadre de la phase 3 d'essais cliniques. Parmi elles, 113 présentaient des formes sévères de la maladie. "La bonne nouvelle est que la majorité de nos patients sont sorties de soins, seules 2 sont décédées", a déclaré Kathleen Mullane, spécialiste des maladies infectieuses de l'université de Chicago. "La plupart de nos patients présentaient des formes sévères du Covid-19 et ont pu sortir au bout de 6 jours. Une poignée d'entre eux est sortie au bout de 10 jours, peut-être trois".
A la bourse de Paris, LVMH Moet Hennessy Louis Vuitton SA et L'Oreal SA ont par ailleurs dévoilé hier soir des résultats trimestriels satisfaisants pour le consensus : le premier a enregistré une baisse de 17% de son chiffre d’affaires à 10,6 Md€, en ligne avec le consensus, et annoncé une réduction de 30% du montant du dividende 2019. Pour sa part, L’Oréal a vu ses ventes se contracter de 4,8%, un résultat supérieur aux attentes de Bloomberg qui tablait sur une baisse de 5,2%.
Hier soir, Wall Street a terminé dans le vert. Le Dow Jones a clôturé à +0,14% mais le Nasdaq Composite a bondi de 1,66%, à 8532 points, parvenant ainsi à gommer l’ensemble de ses pertes sur une année glissante.
Déconfinement : le plan de bataille des Etats-Unis
Alors que les Etats-Unis ont enregistré en 24h 4591 décès liés au coronavirus – soit presque le double de la veille - Donald Trump a dévoilé hier soir le plan de déconfinement du pays. « Nous pouvons entamer la prochaine étape de notre guerre, que nous appelons « Faire redémarrer l’Amérique » », a-t-il déclaré.
Découpé en trois principales étapes, il reste à l’initiative des gouverneurs des Etats, mais peut-être appliqué « littéralement dès demain » si leurs comtés remplissent certains critères (diminution des cas pendant 14 jours, capacité d’accueil des hôpitaux), citant le Montana, le Wyoming et le Dakota du Nord, faiblement touchés par le coronavirus contrairement à New York, où le confinement est prolongé au moins jusqu’à la mi-mai. 29 Etats américains pourraient ainsi « rouvrir bientôt » a assuré Trump.
La première étape prévoit la réouverture des restaurants et salles de sport, avec port du masque « fortement conseillé » et large campagne de dépistage, maintien des mesures de distanciation sociale et télétravail par défaut. Les bars et les écoles resteraient fermés et les voyages non essentiels « minimisés ». La deuxième étape entraîne la reprise des écoles et des voyages, avec le maintien des règles de distanciation sociale, qui serait levée lors d’une troisième phase, lorsqu’aucune reprise de la pandémie serait constatée.
A noter que le président des Etats-Unis a déclaré qu’il espérait obtenir le vote d’un nouveau plan de relance de 2 000 milliards de dollars dédié aux infrastructures, avec un programme de 250 milliards de dollars de crédits supplémentaires dédié aux PME.
Une « reprise progressive » en France
En France, Bruno Le Maire a apporté quelques précisions sur le plan d’urgence de 110 milliards d’euros du gouvernement. S’exprimant sur BFM hier soir, le ministre de l’Economie a prévenu que « la reprise sera progressive, il ne faut pas de faire d’illusion », mais « qu’il faut reprendre l’activité, si on ne veut pas laisser un champ de ruine derrière nous ». Il a déclaré souhaiter que les salons de coiffure rouvrent dès le 11 mai et les restaurants « dans les meilleurs délais ».
Assurant que les mesures d’urgence ne seront pas financées par les impôts, il a annoncé la mise en place d’une prime « totalement défiscalisée » des entreprises pour leurs salariés allant jusqu’à 2000 euros, déclaré qu’il fallait « annuler les charges sur la restauration », et demandé aux grandes foncières d’annuler trois mois de loyers pour les TPE.
M. Le Maire souhaite aussi des incitations fiscales à la demande et à la consommation, et qui aillent dans le sens d’une croissance « durable », citant en exemple la question de la TVA dans la rénovation thermique ou encore une aide à l’achat d’un véhicule électrique.
Enfin, concernant le sauvetage d’Air France, le ministre de l’Economie envisage « un effort partagé entre l’Etat et les banques » pour que la compagnie aérienne soit éventuellement nationalisée.
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