Coronavirus : quel impact économique et pour les marchés financiers ?
Quelques jours seulement après la signature de l’accord commercial avec les Etats-Unis, la Chine a été frappée de plein fouet par une nouvelle crise sanitaire aux implications mondiales. Episode de stress passager pour l’économie et les marchés, ou conséquences plus profondes ?
Il est encore difficile de chiffrer l’impact sur la croissance chinoise et mondiale de l’épidémie de coronavirus. Goldman Sachs évaluait l’impact à 0.4% de la croissance chinoise en 2020 et un impact égal pour la croissance américaine au premier trimestre. L’agence S&P est plus pessimiste et estime que la croissance chinoise tombera à 5% cette année contre 6.1% en 2019. L’agence a également indiqué que cette épidémie menace la chaine d’approvisionnement (supply chain) ainsi que les espoirs de reprise pour le secteur auto mondial.
Et au-delà de l’impact court-terme, c’est bien cette question du rôle et de la place de la Chine dans cette chaîne d’approvisionnement mondiale qui risque de se poser avec des conséquences long terme potentiellement importantes. Des membres de l’administration américaine se sont d’ailleurs engouffrés dans cette brèche et notamment le Secrétaire au Commerce qui a déclaré que cette crise pouvait permettre de rapatrier de l’activité sur le territoire américain.
Des sources proches de Foxconn, sous-traitant majeur d’Apple, ont indiqué que le groupe utilisait ses usines au Vietnam en Inde et au Mexique pour compenser les fermetures en Chine. Précisant qu’une fermeture des usines chinoises au-delà du 10 février aurait un « impact important ». Même si cette épidémie reste contenue sur quelques semaines, elle pourrait obliger certaines entreprises à revoir la structure de leur chaine d’approvisionnement sachant également que les Etats-Unis et la Chine continuent d’appliquer des taxes à l’importation malgré la « détente » des relations intervenue avec la signature de l’accord. Même s’il n’y a pas eu d’entrée en vigueur de nouvelles taxes américaines en décembre, les taxes déjà en place ont été maintenues et seront négociées dans le cadre de la phase 2 de l’accord commercial.
Les conséquences économiques pour les entreprises européennes et américaines restent difficiles à prévoir mais l’impact opérationnel de cette crise sanitaire a été mentionné par plusieurs entreprises lors des annonces de résultats, dans le cadre de leurs projections (« guidance »).
La Chambre de Commerce américaine en Chine indique dans une étude que près de 25% des entreprises américaines présentes en Chine s'attendent à une baisse d'au moins 16% de leurs revenus en raison de l'épidémie.
La banque centrale chinoise a injecté 242 milliards $ en début de semaine sur les marchés monétaires et les autorités chinoises ont annoncé que des mesures de soutien économique seraient prises, telles que des baisses d’impôts, des subventions pour les secteurs les plus atteints par la crise sanitaire ou encore des baisses de taux bancaires pour les prêts aux petites entreprises. Sans oublier la baisse de moitié des taxes sur les importations de produits américains à partir du 14 février. D’un côté on peut se dire, comme le fait probablement le marché, que ces mesures vont permettre de limiter l’impact de l’épidémie. De l’autre on peut se demander si l’ampleur des mesures ces derniers jours ne traduit pas un panique des autorités face à l’impact économique…des experts proches du gouvernement chinois ont même récemment indiqué que la Chine pourrait demander l’activation de la clause de « catastrophe » dans l’accord commercial « Phase 1 », signe qu’elle ne pourra pas satisfaire aux engagements pris avec les Etats-Unis. Mais de son côté, le Secrétaire au Trésor américain a coupé court à toute spéculation en estimant très directement que la Chine « ne devrait pas avoir de difficulté à respecter ses engagements commerciaux ».
La Chine n’a pas publié vendredi ses chiffres d’importations et exportations et a indiqué qu’ils seront publiés en même temps que les chiffres de février…
Les marchés financiers n’ont pas réagi de la même manière. Par rapport au point haut de janvier avant la crise, l’indice chinois Shanghai Composite a reculé de 13%, tandis qu’en Europe le DAX corrigeait de 5% et seulement 3% pour le SP500. Les indices américains ont déjà effacé cette phase de baisse et ont même marqué de nouveau sommets historiques, les indices européens ont également effacé le trou d’air mais pas les indices chinois.
Et que penser du pétrole : le WTI est tombé de 60$ à 49$ durant la phase de stress liée à la Chine et n’a que très modestement rebondi depuis. Même constat pour le cuivre qui s’est effondré de 13% en l’espace de 10 jours et qui n’a que très peu rebondi depuis. Constat similaire sur les taux : le taux 10 ans allemand qui évoluait à-0.20% avant le début de la crise chinoise est tombé à -0.45% début février. Il évoluait toujours à -0.38% vendredi, donc très loin de son niveau d’avant crise.
Faut-il en conclure que les marchés actions sont beaucoup trop optimistes sur l’impact économique de cette crise ? C’est très probable.
Et les derniers chiffres en Europe ne plaident pas pour l’optimisme affiché par les indices boursiers. L’Allemagne a connu en décembre son plus fort repli de la production industrielle depuis novembre 2009 (c’est-à-dire depuis la crise des subprimes). Même mauvaise surprise pour les commandes industrielles qui ont connu en décembre leur plus fort repli depuis septembre 2009. Et ces chiffres datant de décembre n’intègrent donc pas l’impact de la situation en Chine.
La liquidité fournie par les banques centrales (Fed, BCE et PBOC) continue de soutenir les marchés financiers, mais le risque économique semble clairement sous-évalué…
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