Dax 30 : la bourse de Francfort poursuit son rebond malgré le décrochage de la production industrielle allemande
Le principal indice de la bourse de Francfort a ouvert en légère hausse de 0,16% ce vendredi à 12 146 points, malgré de nouveaux mauvais chiffres relatifs à son activité industrielle. Il tentait de se maintenir à +0,13 % et 12 142 points peu après 11h, par ailleurs porté par un PIB (+1,2% en annuel, +0,2% en trimestriel) et une évolution de l’emploi trimestriel (+1,2%) en zone euro, au-dessus des attentes.
Les valeurs qui progressent le plus sont Adidas (+1,49%), le conglomérat de l’énergie RWE (+1,36%) et les laboratoires Merck (+1,25%). A l’opposé, Deutsche Bank, qui a exprimé ses craintes relatives à une baisse des taux de la Fed, décroche d’environ 1 %, et la compagnie Lufthansa de 1,56%.
Une production industrielle allemande en berne
Les investisseurs du Dax semblent faire fi des récents indicateurs économiques allemands. Publiée ce matin avant l’ouverture, la production industrielle allemande accuse un repli de 0,6 % en juillet, selon les données de Destatis, l'Office fédéral de la statistique, une mauvaise surprise alors que les économistes interrogés par Reuters visaient une hausse de 0,3 %.
La baisse s'explique surtout par celle de la production de biens d'équipement, précise Destatis. Elle suit une précédente baisse de 1,1% en juin (données révisées) et n’a cessé de se contracter ces derniers mois. En dehors d’une courte période de rebond entre février et mars, elle ressort dans le rouge sans discontinuer depuis octobre 2018.
Et le redressement de cette production ne semble pas imminent. Hier, les commandes à l’industrie se sont révélées en décrochage de 2,7 % alors qu’elles avaient rebondi de 2,7% en juin (données révisées). Le consensus tablait sur une baisse moins franche de 1,5 %.
Le secteur manufacturier impacté par la faiblesse de la demande extérieure
Tous ces éléments traduisent encore une fois les difficultés rencontrées par l’activité manufacturière de l’Allemagne dans un contexte d’escalade des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. D’autant que l’entrée en vigueur de nouvelles barrières commerciales depuis le 1er septembre devrait davantage peser sur l’activité d’ici à la fin de l’année.
Publié également cette semaine, l’indice PMI du secteur s’est à nouveau contracté au mois d’août, ressortant à 43,5, à son plus bas niveau depuis le mois d’août 2012 ! Il fait notamment état du rythme des suppressions de postes dans le secteur le plus élevé depuis 7 ans.
A la source de cette contraction du secteur manufacturier, « une demande plus faible pour les produits d’exportation, alors que la demande intérieure n’a que modérément perdu de son élan », relève Oliver Holtemöller, responsable de la macro-économie et vice-président de l’institut IWH, dans une note de conjoncture publiée cette semaine par l’institut économique allemand.
Seule donnée positive récemment parue : le coup de froid sur l’activité manufacturière n’a pas contaminé celui des services cet été. L’indice PMI publié hier relève une amélioration de la croissance à 54,8 contre 54,4 précédemment. La résistance des services permit au PMI composite de l’Allemagne de se situer à 51,7 alors qu’il s’était affaissé à 50,9 en juillet.
Des conditions de financement de l’économie jugées « favorables »
Oliver Hotlemöller relève par ailleurs que « le fait qu'il n'y ait toujours pas de récession sévère est toutefois conforté par le maintien de conditions de financement très favorables et par la situation toujours bonne du marché du travail, qui augmente considérablement les revenus des employés », et rappelle que l’Allemagne a profité par ailleurs d’une politique financière de relance, mais qui sera moins importante l’année prochaine.
L’institut IWH a confirmé cette semaine ses perspectives de croissance du PIB pour 2019 à +0,5% mais a rabaissé celles de 2020 à +1,1% contre 1,8% avant l’été. Des projections qui excluent donc une situation de récession mais qui restent fragiles, et apparaissent en deçà de celles de la moyenne de la zone euro et de la croissance française.
Négociations commerciales et réunion de la BCE
Mais en parallèle, la reprise des discussions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, confirmée par Pékin pour le début du mois prochain, la nouvelle coalition gouvernementale en Italie, qui, selon une note de l’agence DBRS, « accroît les chances d’une relation plus constructive avec l’Union européenne » et une « rhétorique eurosceptique mise de côté », l’espoir d’une extension de trois mois du Brexit, et, enfin, celui d’une décision de politique monétaire accommodante de la part de la Banque centrale européenne à l’issue de sa prochaine réunion du 12 septembre, viennent soutenir le Dax depuis le début du mois.
Comme l’illustre le graphique ci-dessous édité par Alexandre Baradez, Chief Market Analyst d’IG France, l’indice allemand surperforme deux des plus importants indicateurs économiques du pays : le ZEW, qui mesure le sentiment économique et évalue les perspectives à six mois sur la base d’une enquête menée auprès de 350 investisseurs industriels et analystes allemands, ainsi que l’indice IFO, qui mesure le climat des affaires à un instant T et également à un horizon de deux trimestres. Il s’appuie pour sa part sur un sondage effectué auprès de fabricants, constructeurs, vendeurs en gros et au détail.
Or, ce dernier « a chuté en août à son plus bas niveau depuis 2012, et la composante qui mesure les “attentes” pour les six prochains mois a touché son plus bas niveau depuis juin 2009 - autrement dit, depuis la crise des subprimes », relève A. Baradez. « De son côté, le sentiment économique, mesuré par l’indice ZEW a poursuivi son décrochage, pour tomber à son plus bas niveau depuis décembre 2011, c’est-à-dire son plus bas niveau depuis la crise de la dette en zone euro » (retrouvez l’intégralité de l’analyse d’Alexandre Baradez dans son article publié sur le site de Capital).
Malgré ce flot d’indicateurs relativement morne, le Dax se maintient au-dessus des 12 000 points depuis le début du mois, relativement proche de son sommet annuel des 12 656 points « et pas si éloigné de son plus haut historique de 13 596 points de 2018.
A ne pas rater ce vendredi 6 septembre si vous suivez le Dax :
- La publication à 14h30 des chiffres de l’emploi non agricole américain (consensus : 160 K. Précédent : 164 K) ;
- Le taux de chômage américain (consensus : 3,7%, préc. 3,7%).
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