Deux éléments qui vont nécessiter une vigilance persistante de la Fed

Il y a tout d’abord les dernières estimations de croissance aux Etats-Unis, pour le troisième trimestre, calculées par le Fed d’Atlanta et elles surprennent depuis plusieurs semaines par leur résilience. Malgré plusieurs chiffres macro ressortis en-dessous des attentes, la Fed d’Atlanta estime que la croissance annualisée au T3 sera de…4.8%. Ce qui traduirait donc une accélération de l’économie après les précédentes estimations de 1.10% au T1 et 2.40% au T2.

Même si l’inflation « core » (hors alimentation et énergie) est récemment revenue à 4.3% (sachant que le pic de ce cycle était à 6.6% en septembre dernier), elle évolue toujours nettement au-dessus de l’objectif (2%) et la Fed a besoin que la dynamique économique se tasse un peu pour détendre le marché du travail et la pression sur les salaires, qui progressaient encore de 4.3% y/y en août.

Autre élément qui ne peut satisfaire la Fed : la très bonne tenue de la consommation. Malgré des taux de crédit qui ont flambé et une épargne qui a fondu, la consommation des Américains n’a pas flanché ces derniers mois. Or pour retrouver des niveaux d’inflation plus en ligne avec l’objectif, cette consommation va devoir ralentir dans les mois à venir.

La hausse du pétrole pourrait être un facteur limitant pour la consommation ainsi que le retour des remboursements des prêts étudiants, mais il va aussi falloir que les taux de crédit restent élevés. Comme il n’y a pas, pour l’instant, de faiblesse de ce côté-là et que la Fed est « data dependent », il y aura peu de place ce soir pour assouplir le message global, même si la Fed soulignera tout de même les progrès réalisés sur l’inflation et la petite détente du marché du travail.