Encore épargnée par le coronavirus, l’activité privée de la France a continué de progresser en février
Epargnée une bonne partie du mois par l’épidémie de coronavirus, qui ne s’est intensifiée en Europe qu’à partir du 22-23 février avec le foyer italien, la zone euro n’a pas connu de violent décrochage économique en février, comme le démontrent les PMI définitifs de la période publiés ce matin.
Portée par le secteur des services, qui a continué de croître avec un PMI à 52,6, l'activité privée européenne a légèrement progressé le mois dernier (PMI composite à 51,6). Son secteur manufacturier, toujours en contraction, ressort même à son meilleur niveau depuis un an, à 49,2.
En France, les services se sont redressés par rapport au mois de janvier, à 52,5 après 51,1. Malgré une petite contraction du secteur manufacturier à 49,8, l’activité privée dans l’Hexagone a poursuivi sa progression, avec un PMI composite à 52 après 51,1 en janvier.
Ralentissement des services outre-Rhin
En Allemagne, le bilan est moins positif : le ralentissement de l’activité manufacturière a décéléré à 48, mais les services ont flanché à 52,5 après 54,2 en janvier. L’activité globale reste en croissance, avec un PMI composite à 50,7, mais se rapproche encore un peu plus d’une situation de contraction.
Mesuré également avant la propagation du virus en Europe, le dernier indice IFO du climat des affaires allemand paru la semaine dernière était quasi-stable, notant même une petite amélioration des perspectives à moyen terme. Mais l’arrivée du coronavirus change la donne après que la croissance du pays est restée à la peine ces derniers mois, avec un PIB flat au 4e trimestre.
Croissance quasi-nulle pour l'Italie en 2019
En Italie, le PMI des services s’est redressé en février à 52,1, permettant à l’activité privée globale de rester dans le vert à 50,7 malgré les difficultés de son industrie manufacturière.
Le PIB du dernier trimestre de 2019 crée en revanche la mauvaise surprise, à -0,3% alors que les précédentes estimations l’évaluaient à -0,1%. Sur l’année, la croissance italienne ne s'est au final appréciée que de 0,1%.
Foyer de l’épidémie de Covid-19 le plus important du Vieux Continent, l'Italie est confrontée à un ralentissement général de son économie depuis une dizaine de jours, que ne devraient pas manquer de refléter les prochains PMI.
Contraint de mettre en quarantaine une dizaine de communes et d’annuler un ensemble de manifestations majeures – dont le Carnaval de Venise – la Botte compte un bilan macabre de 79 morts ce matin, avec 27 victimes supplémentaires en 24 heures, et 2502 personnes contaminées au total.
Les PMI chinois à des plus bas historiques
En Chine, l’impact du coronavirus s’est déjà fait violemment ressentir. Foyer de la contamination du Covid-19 apparu en décembre, l’Empire du Milieu a confiné dès la fin janvier la province du Hubei, et imposé des vacances prolongées pour le reste du pays après la période des fêtes du Nouvel An lunaire.
Et si l'épidémie semble ralentir ces derniers jours, la production de ses usines est encore loint d'avoir retrouvé son rythme de croisière. Dans les zones les plus épargnées, 70% à 80% des travailleurs ont actuellement redémarré leur activité. Dans la province de Hubei, à peine 30% d'entre eux ont repris leur travail.
Conséquence : les PMI de source gouvernementale chinoise du mois de février se sont effondrés à la fois dans le secteur manufacturier et les services, et à des planchers historiques. Les premiers sont tombés à 35,7 après 50 en janvier, et les seconds ont décroché à 29,6 contre 54,1 la période précédente. Au global, l’activité du secteur privé s’est fortement contractée, à 28,9.
Ceux de l’institut privé Caixin reflètent aussi l'exceptionnelle paralysie de l’économie chinoise en février. Dans les services, l’indice a chuté à 26,5 après 51,8 en janvier. A 40,3, l’indice manufacturier est à son plus bas enregistré depuis l’apparition de l’enquête des directeurs d’achats en 2004. La production manufacturière et les nouvelles commandes sont tombées respectivement à 28,6 en février contre 52 le mois précédent, et 34,9 contre 51,9.
Violent décrochage de l’industrie manufacturière hongkongaise
A Hong-Kong, même tarif : l’activité manufacturière, en contraction ininterrompue depuis mai 2018, connaît le PMI le plus bas de l’histoire de l’enquête de Markit menée sur le territoire spécial, à 33,1, un niveau encore inférieur à ceux atteints pendant l’intensification de la période des manifestations pro-démocratiques entre les mois de septembre et décembre 2019.
Au Japon, l’indice PMI des services entre en zone de contraction à 46,8 après 51 en décembre, légèrement sous les attentes des analystes. Le décrochage est moins spectaculaire qu’en Chine et à Hong Kong, mais ce repli est le plus rapide enregistré dans le secteur depuis avril 2014, et la confiance des chefs d’entreprise est au plus bas depuis trois ans et demi.
Poursuite du rebond des bourses européennes ce matin
Les bourses de Paris et de Francfort ont débuté la séance de mercredi dans le rouge, après que Wall Street a terminé encore en violent décrochage, malgré la baisse surprise des taux de la Fed de 0,5%, intervenue hier après-midi en pleine séance. Mais les indices français et allemands ont rapidement rebondi dans la demi-heure suivant l’ouverture.
La progression s’est confirmée après la parution des PMI pour le CAC, qui évolue vers 10h45 à 5463 points, en hausse de 1,31%. Sur le Dax, les opérateurs se rapprochent des 12 100 points au même moment.
Certains voient aussi dans le rebond des bourses européennes le salut des premiers résultats du Super Tuesday démocrate, qui place pour l’instant en tête Joe Biden, favori des marchés, au détriment de son rival Bernie Sanders, ancré beaucoup plus à gauche que l'ancien vice-président des Etats-Unis.
Hier, l’once d’or a profité de la baisse des taux d’intérêts de la Fed en gagnant plus de 3,2%. Le métal précieux se consolide ce matin sous les 1640$ (-0,20%). Le pétrole se reprend de 0,8% (Brent) à 52,2$ le baril, à la veille de la réunion des membres de l’Opep+. Le dollar et l’euro ont gagné du terrain ce matin face à un panier de devises. La paire EUR/USD est en légère baisse à 1,1155$. Le yen cède environ 0,3% face au billet vert à 107,42, mais l’USD/JPY évolue toujours à des plus bas de janvier 2017. Le franc suisse perd -0,16%.
La séance d'aujourd'hui est chargée : les opérateurs, qui s'attendent à une rapide baisse des taux de la BCE et de la Bank of England, suivront avec grande attention l'ISM et les PMI non manufacturiers des Etats-Unis, ainsi que la décision de politique monétaire de la banque centrale canadienne à 16h. Les stocks de bruts hebdomadaires seront publiés à 16h30, et le livre Beige de la Fed à 20h.
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