Le dollar flanche avec l'entrée en récession des Etats-Unis

La paire euro-dollar enregistre un nouveau coup de fouet cet après-midi, atteignant 1,1796$ vers 15h après avoir enregistré un plus bas intraday à 1,1736$ ce midi sur les cours CFD d’IG. L’EUR/USD n’avait pas atteint ce plus haut depuis plus de deux ans.

La paire reste cependant en léger retrait par rapport à hier, parvenue à franchir la barre des 1,18 après la décision de politique monétaire de la Fed confirmant son momentum ultra-accommodant pour les prochains mois.

EUR/USD : impactée par le PIB allemand, relevée par le PIB américain

Ce matin, l’euro avait perdu davantage de souffle après la publication du PIB allemand du 2^e trimestre, qui a plongé de 10,1% alors que le consensus anticipait une baisse limitée à 9%.

Ce début d'après-midi, l’EUR/USD est cette fois porté par un dollar affaibli par le PIB américain du 2^e trimestre, en décrochage de 32,9% en données annualisées, un résultat supérieur aux attentes du consensus à -34,1% mais qui traduit tout de même une sévère chute de l’activité américaine, à son plus bas niveau historique.

Sur cette période, l’indice des prix à la consommation des ménages, indicateur phare du carburant de l’économie US, s’est par ailleurs replié de 2,1%, une mauvaise surprise pour Wall Street qui tablait sur une hausse de 1,1%.

A ces mauvais résultats s’ajoute en outre la persistance du chômage au mois de juillet : selon les dernières données, le nombre d’inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis a poursuivi sa hausse la semaine dernière, avec 1,434 million de nouveaux inscrits, comptant 12 000 personnes supplémentaires par rapport à la période précédente. Depuis le début du mois, ces inscriptions hebdomadaires ne sont jamais passées sous la barre de 1,4 million.

Un dollar affaibli par la récession américaine et l’épidémie de Covid-19

L'euro a accéléré ses gains depuis que l’Union européenne est parvenue à s’entendre il y a une dizaine de jours sur un budget anti-crise de 750 milliards d’euros. De son côté, le dollar est en perte de vitesse : la violence de la récession aux Etats-Unis et l’accélération de la pandémie de coronavirus sur le territoire - une situation qui tranche avec des signes de reprise solides en Asie - détourne les cambistes du billet vert au profit d’autres valeurs refuges, telles que le yen japonais, le yuan chinois, ou l’or, qui a battu en début de semaine son record historique.

« L'organisation sociale et politique américaine se révèle moins efficace que celle des pays européens qui malgré les difficultés parviennent à s'entendre sur des solutions communes. La baisse du dollar sanctionne cet affaiblissement et celui des perspectives de rebond de l'économie américaine », considère ainsi Anton Brender, chef économiste chez Candriam, dans une interview accordée aux Echos.

Le nouveau plan de relance des Etats-Unis, qui devrait atteindre les mille milliards de dollars, pourrait permettre au dollar de se reprendre dans les prochains jours, mais le Congrès peine à s’accorder sur ses contours.

Les négociations entre Républicains et Démocrates ont tourné au bras de fer cette semaine. Les seconds s’opposent notamment à la réduction de l’allocation chômage accordée par l’administration américaine depuis le mois d’avril, qui pourrait passer de 600 à 200 dollars.

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