FTSE 100 : la menace d’un hard brexit continue de planer

Après avoir fermé hier en décrochage de 0,65%, l’indice majeur de la bourse de Londres, le Footsie, démarre la séance à nouveau dans le rouge, en baisse de près de 1% peu avant 9h45. Tous les principaux indices européens se contractent dans la lignée de Wall Street et des places asiatiques, au lendemain d’une série de PMI manufacturiers en berne.

Aujourd’hui, les investisseurs se tourneront notamment sur le projet d’alternative au backstop irlandais que présentera le Premier ministre britannique à l’Union européenne, à l’occasion de son discours de clôture du congrès annuel du parti conservateur, à Manchester, attendu à 13h cet après-midi.

Le plan de Boris Johnson, baptisé « deux frontières pour quatre ans », prévoit de laisser l’Irlande du Nord dans une « relation spéciale » avec l’Union européenne jusqu’en 2025, selon le quotidien The Telegraph.

En somme la province britannique resterait dans le marché unique européen pendant les cinq prochaines années mais quitterait l’union douanière dès le Brexit. A la fin de cette période, l’assemblée autonome d’Irlande du Nord serait libre de décider de son sort : rester dans le marché unique, ou s’aligner avec Londres.

Rétablissement des frontières ?

Mais le plan reconnait par ailleurs « la nécessité des deux contrôles frontaliers : l’un, en mer d’Irlande, entre le Royaume-Uni et sa province d’Irlande du Nord, pendant quatre ans, l’autre entre la province britannique et la République d’Irlande ». En pratique, il mènerait donc à un rétablissement de frontière physique entre les deux Irlande, ce qu’a toujours refusé Bruxelles mais aussi une frange non négligeable des députés du Parlement britannique, marqués le conflit armé entre les deux pays qui a pris fin en 1998.

D’après The Telegraph, le texte évoquerait un « compromis équitable et raisonnable ». Mais BoJo devrait déclarer que si Bruxelles refuse cette offre, le Royaume-Uni sortira sans accord le 31 octobre.

Dans la version de l’accord négociée par Theresa May avec l’UE – et qui a été rejetée trois fois par le Parlement britannique – c’est le Royaume-Uni dans son entier qui était maintenu dans l’union douanière, une option à laquelle les Brexiters de son propre parti étaient vivement opposés.

Un « mauvais départ »

De son côté, le Premier ministre de la République d’Irlande, Simon Coveney, a déclaré sur Twitter que la proposition de Londres « n’en était pas une », mais « un mauvais départ ». « Il est temps que l’Union européenne reçoive une proposition sérieuse de la part du Royaume-Uni, si l’on veut trouver un accord avant la fin octobre. L’Irlande du Nord et la République d’Irlande méritent mieux que cela », a-t-il écrit hier.

Entre la volonté de Boris Johnson de sortir à tout prix son pays de l’UE à la fin du mois, et la fermeté de Bruxelles sur les conditions de leur accord, la menace d’un scénario de hard Brexit dans moins d’un mois est toujours très forte.

Rapport ADP

En dehors du dossier du Brexit, les marchés britanniques surveilleront cet après-midi les nouveaux chiffres de l’économie américaine, avec la publication, à 14h, le rapport ADP de l’emploi non manufacturier. Le président de la Fed de New York, John C. Williams, devrait prendre la parole à 16h30. Ses déclarations sont particulièrement attendues alors que l’antenne fédérale continue d’injecter quotidiennement des milliards de dollars de liquidité sur le marché interbancaire.

Les valeurs à surveiller aujourd’hui sur le FTSE 100

Flutter Entertainment survole la séance, en bondissant de plus de 14% vers 9h45. A la source de cet appétit, le spécialiste des paris et jeux d’argent britannique va fusionner l’intégralité de ses actions avec son grand concurrent canadien Stars Group (Poker Stars), listé à Toronto mais également sur le Nasdaq. A la suite de cette fusion, les actionnaires de Flutter détiendront 54,64% de la nouvelle entité, et ceux de Stars Group en possèderont 45,36%.

La chaîne de supermarchés Tesco a annoncé la démission à l’été 2020 de son directeur général, Dave Lewis, qui sera remplacé par un dirigeant de Walgreens Boots Alliance. Le titre fait partie des rares valeurs dans le vert ce matin, progressant de 0,88% vers 9h45.

Lanternes rouges de la matinée : le groupe de services financiers Hargreaves Lansdown se contracte de 3,32%, impacté par une notation du Crédit Suisse au niveau « sous-performance ». La valeur est suivie par Rolls Royce (-2,68%), qui continue d’être impacté par le retard de production de son moteur Trent 1000 qui équipe les Boeing 787.