Hermès : les ventes chutent de 42% au deuxième trimestre

Hermes la référence mondiale de la maroquinerie de luxe, a fait état d’un chiffre d’affaires en baisse de 25% à données constantes sur l’ensemble du semestre, à 2 488 milliards d’euros, sous les attentes du consensus.

Le groupe a accusé une forte baisse de ses ventes au 2^e trimestre, de 42% à données constantes, alors que les analystes Bloomberg anticipaient une contraction « limitée » à -40%.

Sur cette dernière période, Hermès fait mieux que Kering (-43,5% eu T2) mais moins bien que LVMH (-38%).

La rentabilité opérationnelle du groupe a atteint 21,5% des ventes sur le 1^er semestre contre 34,8% l’année dernière, et le résultat net a fondu de 754 milliards d’euros à fin juin 2019 à 335 milliards d’euros cette année.

Le groupe considère que les impacts de la pandémie sur ses résultats 2020 restent « difficiles à évaluer » mais souligne que son réseau de distribution « équilibré », sa clientèle locale et son modèle artisanal « implanté majoritairement sur le territoire français » devraient contribuer à sa résilience.

Une "forte croissance" en Chine continentale

Comme chez ses concurrentes, Hermès observe des signes de reprise sur les marchés asiatiques, une zone où les ventes du groupe ont le moins souffert (-9% sur le semestre). « L’ensemble des magasins a pu rouvrir en Chine continentale en mars et l’activité est en forte croissance, tandis que l’activité à Hong Kong et Macao reste en recul en raison des mesures de contrôle de frontières » tandis que les boutiques de Guangzhou (Chine continentale) et de Bellavita (Taïwan) ont rouvert leurs portes en avril et en mai après agrandissements.

En revanche, les ventes ont lourdement chuté en Europe (-36%), en France (-38%) et en Amérique (-42%), où les magasins d’Hermès ont fermé pendant neuf à dix semaines en moyenne.

Toutes les activités du groupe ont été touchées par ce coup d’arrêt sanitaire : les branches parfums (-29%), soie et textile (-29%), vêtements-accessoires (-29%) ont connu les chutes les plus brutales, la maroquinerie-sellerie s’est contractée de 23% mais la bijouterie et l’univers de la maison ont bien résisté (-4%).

Au 1^er trimestre, Hermès avait fait état d’une meilleure résilience que ses concurrents, avec une baisse limitée de son chiffre d’affaires à 7,7% à change constant à 1506 milliards d’euros. Impacté par les fermetures de magasins en Chine continentale à partir de la fin du mois de janvier, mais également en Europe, le groupe avait mieux résisté aux Etats-Unis et avait même enregistré une progression de ses ventes au Japon (+1%).

L'action Hermès en progression de plus de 10% depuis le début de l'année

D’après les projections de Mirabaud, le secteur du luxe pourrait décrocher de 30 à 40% en 2020, et ne revenir qu’à ses niveaux d’avant crise qu’en 2022. La crise du coronavirus a particulièrement touché l’horlogerie, le prêt-à-porter et les bijoux.

En dépit de cette période difficile, les analystes sont particulièrement positifs sur l’avenir d’Hermès, qui bénéficie d’une puissance de marque inégalée grâce à ses lignes de maroquinerie iconiques à la production artisanale limitée, des gammes de produits moins dépendantes des effets de saisonnalité que ses concurrentes, et moins exposées à la consommation touristique.

Le mois dernier, le groupe français a enregistré son plus haut historique sur le CAC 40 à 786,2€, fort d’une valorisation de plus de 82 milliards d’euros. L’action Hermès a terminé hier soir à 736€ (+0,66%) après avoir touché un plus d’un mois en séance à 728,6€. Elle est l’une des rares valeurs de l’indice à être positive en year-to-date. Depuis le 31 décembre 2019, Hermès a gagné près de 10,5%.