PMI : à l'arrêt, l'activité privée de la France a continué de pâtir du confinement au mois de mai
Confinement oblige, l’activité des services de la France est restée largement dans le rouge au mois de mai. Le PMI des services d’IHS Markit ressort à 31,1 sur cette période, légèrement supérieur aux premières estimations de l’institut à 29,4.
Si l’indicateur enregistre une nette amélioration par rapport au mois de mars – où il avait chuté à un plus bas historique à 10,2 – celui-ci reste largement dans le rouge, encore loin de passer en situation de croissance (au-dessus des 50).
Publié lundi, le PMI manufacturier a aussi dépassé légèrement les attentes à 40,6, après être tombé à 31,5 en avril.
Au global, l’activité privée de la France a ralenti sa chute au mois de mai (composite à 32,1 après 11,1 en avril), mais est restée sans surprise en fort décrochage.
En Allemagne, les PMI définitifs du mois de mai sont aussi « meilleurs » que prévu, à un niveau comparable à ceux de l'Hexagone. Les services sont à 31,1 (contre 29,4 pour les données flash) et le composite à 32,3 (flash à 31,4).
Mais le pays voit son taux de chômage grimper plus fortement qu'anticipé, passé de 5,8% en avril à 6,3% au mois de mai avec 238 000 inscrits supplémentaires. Il est ainsi en hausse de 1,3% depuis le début de la crise du coronavirus.
Le CAC 40 poursuit sa hausse après les PMI
Les données d’IHS Markit se révélant supérieures au consensus, le CAC 40 (France 40) a gagné quelques points après leur publication, à 4940 points, en progression de 1,70% vers 10h. L’indice parisien évoluait au-dessus des 4930 points (+1,49%) quelques minutes avant leur publication, porté ce matin par la bonne tenue des PMI chinois de l’Institut privé Caixin (services à 55, manufacturier à 50,7).
Depuis la mi-mai et les premières mesures de déconfinement, les marchés actions se portent bien. A Wall Street, les indices continuent de se rapprocher de leurs plus hauts historiques tandis qu’en Europe, les places financières poursuivent doucement mais sûrement le comblement de leur gap.
Pour autant, d'importants risques planent au-dessus des épaules des marchés. Aux Etats-Unis, les vives tensions sociales provoquées par la mort de Georges Floyd embrasent depuis plusieurs jours la capitale américaine et la plupart des grandes cités du Continent, tandis que le dossier diplomatique et commercial entre la Chine et les Etats-Unis, en suspens, est susceptible de s'envenimer rapidement.
En France, la récession économique s’annonce en outre plus prononcée que prévu. Les prévisions de Bercy ont encore été revues à la baisse cette semaine. Le ministère de l’Economie et des Finances anticipe une contraction du PIB de 11% en 2020, de 3% inférieur à ses précédentes projections. S’exprimant hier sur RTL, Bruno Le Maire a déclaré que « le choc économique est extrêmement brutal », mais qu’il avait « la conviction absolue que nous allons rebondir en 2020. »
Une chute du PIB à deux chiffres attendue au 2e trimestre
Le mois dernier, l’Insee avait estimé que le décrochage du PIB pourrait atteindre 20% au 2e trimestre, mais ces anticipations intégraient une baisse de 5,8% au premier trimestre, un chiffre finalement révisé à -5,3%.
Si l’Institut table sur « un rebond ponctuellement bien plus vif » de la consommation des ménages les premières semaines du déconfinement, le niveau de cette reprise ne devrait être que ponctuel, en partie alimenté par le report de certains achats pendant la quarantaine.
Au mois de mai, la confiance des ménages était à son plus bas niveau depuis le début de la série de l’enquête statistique de l’Insee en 1972. Celle des entreprises s’est pour sa part légèrement améliorée mais reste très faible.
Le taux de chômage pourrait dépasser les 10% en 2020
La récession française devrait s’accompagner d’une forte hausse du taux de chômage, en baisse au 1er trimestre, à 7,8%, en raison d’un effet « trompe-l’œil », beaucoup de personnes ayant suspendu leurs déclarations de recherche d’active d’emploi durant les premières semaine du confinement. En avril, le nombre de nouveaux inscrits a ainsi bondi de 22,6% par rapport au mois de mars, avec 843 000 nouveaux demandeurs d’emplois de catégorie A. Le taux de chômage français devrait dépasser les 10% en 2020, a prévenu hier la ministre du Travail Muriel Pénicaud.
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