L’IPO de WeWork, ce n’est pas pour tout de suite…

Le géant de la location d’espaces de bureaux WeWork (WEIPO-US) reporte sa – très attendue – introduction en bourse à la fin de l’année. C’est en tout cas ce qu’assure aujourd’hui le Wall Street Journal.

Le groupe américain, dont l’IPO sur le Nasdaq devait initialement avoir lieu la semaine prochaine, a pris la décision de reporter son opération alors que sa valorisation et le niveau de sa levée de fonds se sont particulièrement amenuisés depuis le début de l’année.

WeWork, qui avait fait entrer à son capital Softbank en janvier dernier, avait été initialement valorisée 47 milliards de dollars, avec la promesse de faire l’objet de la 2^e IPO la plus importante de 2019 après celle d’Uber – et de lever 3 à 4 milliards de dollars.

Mais les doutes des investisseurs sur sa rentabilité ainsi que des pertes vertigineuses ont divisé depuis sa valorisation par deux, actuellement estimée entre 15 et 20 milliards de dollars.

Une valorisation divisée par deux

Le groupe dirigé par Adam Neumann, qui compte 528 sites dans le monde, est notamment pointé du doigt pour ses dépenses et ses engagements de loyers exorbitants, qui représenteraient une enveloppe de 47,2 milliards de dollars. Au 1^er semestre, ses pertes ont atteint 900 millions de dollars. Selon le blog financier Zerohedge, le montant total de ses pertes depuis sa création en 2016 pourrait s’élever à 6 milliards de dollars.

Refroidis par ailleurs par les premières semaines d’Uber en bourse (le titre a perdu plus de 17% depuis son introduction au mois de mai), investisseurs et actionnaires voient en outre d’un mauvais œil la mainmise d’Adam Neumann sur la gouvernance.

Du changement attendu dans la gouvernance

Devant ces réticences, le PDG américain, qui souhaitait initialement conserver un droit de veto sur toutes les décisions de WeWork, a récemment indiqué que ses droits de votes seraient divisés par deux, et que la gouvernance serait modifiée, avec la nomination prochaine d’un administrateur indépendant.

Malgré ces dispositions, la société continue de subir les conséquences de son modèle économique particulièrement dépensier. D’après des informations de Bloomberg ce mardi 17 septembre, le cours de ses obligations à échéance 2025 aurait chuté de 7,5 cents par dollar à 95,5 cents.