L’or à son plus haut niveau depuis 2013

A leur paroxysme depuis des années, les tensions entre l’Iran et les Etats-Unis ont entraîné une envolée des cours de l’or ce week-end.

Cette nuit, le prix du métal jaune a atteint un pic à 1588,54$, une première depuis 2012. Il évolue ce matin en hausse de 3,85% à 1573,35$, à ses niveaux de 2013.

Cours CFD de l’or – 2-6 janvier 2020

La situation politique en Iran s’est envenimée depuis une semaine et s’est embrasée vendredi après l’assassinat du général Qassim Soleimani par les Etats-Unis, après plusieurs journées de vives tensions au Moyen-Orient.

Ces deux derniers mois, une série d’attaques ont visé des bases militaires irakiennes où sont postés des soldats ou des diplomates américains à Bagdad, laissant derrière elles plusieurs victimes et blessés dans les rangs des militaires irakiens.

Pour plusieurs de ces attaques, des sources américaines de l’AFP ont accusé les brigades du Hezbollah, une des factions pro-Iran du Hachd al-Chaabi irakien, coalition de paramilitaires formée pour lutter contre les djihadistes, financée par l’Iran.

La dernière d’entre elles, il y a une dizaine de jours, avait entraîné la mort d’un civil américain. En représailles, les Etats-Unis ont bombardé plusieurs bases du Hezbollah dans le pays ainsi qu’en Syrie. Des manifestants pro-iraniens ont ensuite attaqué le 1^er janvier l’ambassade américaine à Bagdad sur ordre du Hachd Al-Chaabi, et Washington a répliqué en tuant l’une des figures politiques iraniennes les plus influentes de la région, le général Soleimani.

Nouveau désengagement iranien de l’accord de Vienne

L’Iran, qui a annoncé ce week-end la 5^e phase de son désengagement de l’accord de Vienne sur le nucléaire en ne s'imposant plus de limites à l'enrichissement de son uranium, a promis de venger cet assassinant. De son côté, ces dernières 48h, le président des Etats-Unis a ajouté de l’huile sur le feu dans une série de déclarations publiques et sur Twitter, en menaçant de cibler plus d'une cinquantaine de sites iranien, militairement stratégiques comme "culturels".

Mais la plus emblématique de ses déclarations a été publiée cette nuit : « Ces publications [sur Twitter] serviront de notification au Congrès des Etats-Unis. Si l’Iran réplique en visant n’importe quelle personne ou cible américaine, les Etats-Unis répliqueront rapidement et complètement, et peut-être de manière disproportionnée. Cette notice légale n’est pas une obligation, mais la voici quoi qu’il en soit ! » a prévenu Donald Trump à l’intention du pouvoir législatif américain, après avoir été critiqué pour ne pas lui avoir préalablement informé de l’attaque visant le général Soleimani.

Appel au calme européen

Dans ce contexte d’embrasement, le président de la République française Emmanuel Macron, la Chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont publié un communiqué commun appelant à une « désescalade des tensions ».

« Nous avons condamné les récentes attaques envers la coalition en Irak et sommes sévèrement inquiets par le rôle négatif joué par l’Iran dans la région, incluant le Corps des Gardiens de la révolution islamique et la force Al-Qods sous le commandement du général Soleimani. Il y a maintenant un besoin urgent de désescalade. Nous appelons toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et la plus grande responsabilité. »

Vers 8h35, les contrats à terme sur indices européens évoluaient dans le rouge. Le CAC 40 est attendu en baisse de 0,59% à 6000 points, le Dax en décrochage de 0,47% et le FTSE 100 en repli de 0,40%.

Le pétrole continue pour sa part de s’apprécier : Le Brent s’échange à près de 70 dollars le baril à +1,95%, le WTI de 1,70% à 64,13 dollars.

L’euro progresse très légèrement face à au dollar à 1,1164$, tout comme le yen à 108,15 JPY.