Prête à faire "tout ce qui est nécessaire" pour lutter contre la crise, la BCE renforce son arsenal monétaire

Mise à jour - conférence de presse de Madame Lagarde

Face à une récession européenne "d'une magnitude sans précédent", la BCE se dit prête à "faire tout ce qui est nécessaire". La Banque centrale européenne, qui a publié cet après-midi sa décision de politique monétaire, a réaffirmé son intention d'agir fortement pour aider la zone euro à traverser une crise, qui devrait, selon les déclarations de sa présidente Christine Lagarde, subir une baisse de PIB de l'ordre de 5 à 12% cette année, avant de rebondir en 2021. Au 2e trimestre, la récession pourrait atteindre 15% dans le pire des scénarios.

Dans ce contexte, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a réaffirmé sa guidance en confirmant une possible baisse des taux, déclarant [s'attendre] "à ce que les taux directeurs de la BCE restent à leurs niveaux actuels ou inférieurs jusqu'à ce que les perspectives d'inflation convergent vigoureusement vers un niveau suffisamment proche, mais inférieur à 2% ."

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Alors que les taux d'intérêts de la BCE évoluent déjà en territoire négatif (à -0,5%, 0% et 0,25%), cette déclaration réaffirme ses intentions dans la gestion de la crise du coronavirus. Francfort, qui appelle depuis de nombreuses semaines, à une réponse agressive et coordonnée des Etats de la zone euro, fait ainsi la démonstration de sa détermination.

La BCE a aussi annoncé aussi le lancement d'un programme spécial de prêts de long terme ciblés, les Pandemic Emergency Longer-Term Refinancing Opérations (PELTRO) à partir du mois de mai jusqu'en septembre 2021 à un taux d'intérêt inférieur de 0,25% au taux de refinancement en vigueur. Sept opérations seront menées pour "soutenir les conditions de liquidité dans le système financier de la zone euro et préserver le bon fonctionnement des marchés monétaires en délivrant un filet de sécurité efficace en matière de liquidité".

3000 milliards d'euros rémunérés par les taux négatifs

Les conditions de son programme de TLTRO III sont également fortement assouplies : son taux d'intérêt est abaissé de 50 points de base, à -1%.

Avec l'application de ces taux négatifs, Madame Lagarde a déclaré que ce sont ainsi 3 000 milliards d'euros qui seront rémunérés par la BCE au profit des banques.

Enfin, surtout, la BCE confirme la poursuite de son programme d'urgence de rachats d'actifs spécial coronavirus (PEPP) de 750 Md€ lancé le 18 mars dernier "aussi longtemps que nécessaire" pour renforcer l'effet accommodant de sa politique des taux et "au moins jusqu'à la fin de l'année 2020", signifiant clairement son intention d'aller plus loin, si ce n'est dans le montant de l'enveloppe, au moins dans la durée.

Pendant sa conférence de presse, Madame Lagarde l'a confirmé : Francfort est prêt à accroître le montant du PEPP et à le prolonger au-delà de la fin décembre 2020. Certains observateurs considèrent que la BCE devrait attendre le mois de juin, lors de sa prochaine réunion, avant d'annoncer une augmentation de cette enveloppe, le temps que les Etats européens s'accordent davantage sur les contours de leur plan de relance. D'autres estiment qu'elle pourrait privilégier l'effet de surprise en tranchant plus tôt sur la question.

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