La bourse de Londres va-t-elle finir la semaine dans le vert ?
Malgré son contexte chaotique politique du Brexit et une forte volatilité, le principal indice de la Bourse de Londres, le FTSE-100, a terminé en progression hier à 7344 points. Le Footsie entame la dernière séance de la semaine de façon hésitante, en léger décrochage à 7343 points vers 9h30.
Balancé entre l’aversion au risque d’un Brexit sans accord et la faiblesse de la livre sterling, le Footsie a réussi à se maintenir sur cinq séances, en progression de 0,89 %.
Fermeté du Parlement européen
Que les échos viennent de Paris ou du Parlement européen, les nouvelles relatives aux négociations du Brexit n’augurent pas d’un accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne d’ici le 31 octobre prochain. Si l’Allemagne veut encore croire à la possibilité d’un accord sur les conditions de sortie de Londres, la France accuse sa voisine britannique de saboter les négociations en privilégiant des pourparlers bilatéraux avec les Etats membres de l’UE, et souhaite ne pas prolonger davantage la durée du Brexit.
Au Parlement européen, une certaine fermeté est également affichée : « Il n’y aura pas d’accord sans filet de sécurité pour l’Irlande et cette position du Parlement européen aura le mot de la fin », selon des propos de son président David Sassoli, rapportés hier par RFI, qui indique que les groupes majoritaires vont proposer au vote un texte en ce sens lors de la prochaine session plénière de l’assemblée à Strasbourg, la semaine prochaine.
Une BCE dovish
Les conséquences d’une sortie sans deal s’annoncent épineuses pour les citoyens et les entreprises britanniques, tandis qu’à Londres, les relations entre le Premier ministre Boris Johnson et le Parlement britannique continuent de s’assombrir jour après jours alors que la Cour de Justice d’Ecosse a jugé hier que la suspension du Parlement jusqu’au 14 octobre obtenue par Boris Johnson était illégale.
Malgré ce tableau noir, la bourse de Londres s’est focalisée hier, comme le reste des places de marchés européennes, sur la décision de politique monétaire de la BCE. Si les valeurs ont rebondi après l’annonce du Conseil des gouverneurs, leurs gains ont été en partie rognés par le décrochage des composantes pétrolières, impactées par la baisse des cours du baril. La Banque centrale européenne a levé le voile sur un package de mesures de soutien à l’économie, globalement en ligne avec les attentes des analystes.
Outre une baisse de son taux de dépôt de 10 points de base, Francfort lance un nouveau programme de rachats d’actifs de 30 milliards d’euros par mois, allège les conditions de ses emprunts ciblés (TLTRO III) et propose un système de rémunération par palier pour moduler les taux de dépôt des banques et exempter une partie des liquidités du paiement des intérêts négatifs.
Détente commerciale
Enfin, la « détente » du dossier commercial Chine-USA pourrait également permettre à la Bourse de Londres de garder la tête de l’eau. Après que les Etats-Unis ont suspendu l’augmentation de droits de douanes sur 250 milliards d’importations chinoises jusqu’au 15 octobre et que la Chine a reporté d’un an ses sanctions économiques sur plus d’une quinzaine de catégories de produits américains, Donald Trump a déclaré hier soir qu’un accord « intérimaire » avec Pékin était possible, en procédant « par morceaux ».
Pour sa part, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, qui mène la délégation américaine dans ces négociations, s’est déclaré « prudemment optimiste » sur leurs avancées, en précisant qu’il attendait des « progrès substantiels » à l’issue de la future rencontre ministérielle, prévue à Washington au début du mois prochain.
Ce matin sur le FTSE 100
Après avoir cédé 1,58 %, le géant pétrolier BP rebondit ce matin à 505,50 pence tout comme son concurrent RDSA-NL à 2290,00 pence à +0,31%.
Du côté des valeurs bancaires, qui on été impactées par la baisse du taux de dépôt de la BCE, Lloyds Banking Group PLC 6.475% Pfd rebondit de 1,81%, effaçant ses pertes de la veille, tout comme NatWest Group PLC qui progresse de 1,72%.
LeLondon Stock Exchange Group PLC, qui fait l’objet d’une offre de rachat à 32 milliards de livres par la Bourse de Hong Kong, continue de progresser ce matin à 7306 pence.
Enfin, British American Tobac Company PLC qui a annoncé hier la suppression de 2300 emplois dans le monde d’ici à janvier 2020, est en baisse de 0,72 % après que les investisseurs hier avaient accueilli ce plan de restructuration favorablement, faisant bondir le titre à son plus haut niveau depuis le début du mois d’août 2019.
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