Le trafic de Wizz Air a mieux résisté que celui de Ryanair en juin
Wizz Air Holdings Plc, la compagnie aérienne hongroise low cost, et Ryanair, sa concurrente irlandaise, ont continué de souffrir de la fermeture des frontières aériennes en Europe au mois de juin.
Avec le confinement du Vieux Continent, les acteurs low cost ont enregistré sur cette période des baisses respectives de plus de 86% et de 97% de leur trafic par rapport à celui de juin 2019.
Wizz Air a accueilli 400 000 passagers de plus que Ryanair
Mais Wizz Air s’en est tout de même mieux sortie que Ryanair, en comptant 502 253 passagers sur cette période contre 400 000 pour sa concurrente irlandaise là où elle en comptait encore 13,6 millions l’année dernière.
Malgré la crise, Wizz Air poursuit son plan de développement avec un rythme soutenu. La compagnie a annoncé le mois dernier le lancement de près de 65 nouvelles routes et de six nouvelles bases européennes, à Dortmund en Allemagne, à Saint-Pétersbourg, en Russie, à Bacau, en Roumanie, à Milan, en Italie, à Tirana en Albanie et enfin à Larnaca à Chypre.
Le pari du marché est-européen
En dépit du coronavirus, qui a déjà entraîné la faillite de certaines d'entre elles et promet un avenir compliqué aux autres, la société, bien implantée en Europe de l’Est, avait en outre publié fin mai des résultats annuels honorables.
Cette année, Wizz Air anticipe même un bénéfice net supérieur à celui de 2019-2020, tablant sur 320 à 350 millions d’euros après 292 millions d’euros l’année dernière.
Pour se développer, Wizz Air est toujours la recherche d’opportunités de liaisons en Europe centrale et orientale, mais se tourne de plus en plus vers les destinations d’Europe du Sud, en particulier les îles grecques et espagnoles.
De son côté, Ryanair semble composer avec un avenir plus difficile. Le groupe, qui a déjà annoncé la suppression de 250 postes administratifs, planche sur un plan de départs de 3 000 personnels navigants.
Un millier de vols quotidiens cet été pour Ryanair
Cette semaine, le syndicat des pilotes britanniques de la compagnie irlandaise a voté en faveur d’une réduction temporaire des salaires des pilotes afin de réduire le nombre de ces pertes d’emplois.
Ryanair compte surtout sur la reprise de son trafic estival pour sortir la tête de l’eau. Le groupe prévoit un millier de vols quotidiens cet été sur l’ensemble de son réseau européen (soit environ 40% de son rythme précovid) et vise plus de 4,5 millions de clients au mois de juillet.
Encore faudra-t-il les emplir alors que les contraintes sanitaires et les craintes d'une reprise du virus vont encore largement peser sur la fréquentation des aéroports cet été. En vue d'attirer la clientèle, la compagnie a mis en vente 500 000 sièges à partir de 19,9€ pour des vols proposés entre la fin août et la fin septembre.
Analyse graphique de l’action Wizz Air en données journalières
Ces derniers jours, l’action Wizz Air a enregistré un rebond de 6,5%, portée par l’annonce de l’ouverture de nouvelles lignes dès cet été et l’assouplissement des restrictions du ciel européen. Elle reste toutefois en décrochage de plus de 14% depuis le début de l’année et de près de 4,6% sur une année glissante. Pour sa part, l’action Ryanair a flanché de plus de 25% au 1er semestre 2020. A l’instar de Wizz air, elle a rebondi d’un peu plus de 5% sur cinq séances.
L’action Wizz Air a progressé de plus de 120% depuis le point bas constaté en mars mais les récents échecs sous la moyenne mobile 200 périodes ralenti la tendance depuis début juin.
En cas de retour sous les 61,8% de Fibonacci (baisse de février à mars 2020) à 3370 GBX, le cours de l’action pourrait venir au contact de la moyenne mobile 100 périodes à 3086, voir au contact des 50,0% de Fibonacci, non loin du seuil des 3000 et correspondant au plus bas depuis le 22 mai sur la valeur. Sous ce dernier la correction pourrait se transformer en tendance baissière et conduire à une accélération de la tendance vers les 2800 GBX.
En revanche, un retour de la tendance haussière pourrait être observée en cas de cassure de la résistance importante court-terme, située au niveau de la moyenne mobile 200 périodes et correspondant également au 61,8% de Fibonacci à 3491. Notre objectif au-delà se situe sur les 3660-3740, correspondant aux plus hauts récents et à un niveau de support testé durant la seconde partie de l’année 2019.
Analyse technique : Vincent Boy
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