Mi-séance Dax 30 : la bourse de Francfort flanche à nouveau, le coronavirus gagne du terrain outre-Rhin
Après son rebond mardi et mercredi, le principal indice de la bourse de Francfort, cède à nouveau du terrain jeudi midi. Dans un mouvement de repli général des marchés européens, le Dax 30 se contracte de 1,24%, repassé sous la barre des 12 000 points.
L’épidémie de coronavirus en Europe a continué de prendre de l’ampleur cette semaine. En Allemagne, où aucun décès lié au Covid-19 n’a été déclaré, le nombre de personnes atteintes de la maladie s’est accéléré ces dernières 24h, passant de 262 à 343.
A l’heure actuelle, les mesures de prévention et de lutte contre l’épidémie adoptées dans le pays restent plus contenues qu’en France ou en Italie, qui connaissent des foyers de contamination plus importants. Mais un nombre de manifestations publiques a toutefois été annulé comme le Salon du tourisme à Berlin, tandis que tous les voyageurs en provenance des zones à risques sont signalés systématiquement aux services de santé dès leur arrivée sur le territoire.
L’exportation de matériel médical de protection a été interdite mercredi par décret afin d’éviter les ruptures de stocks sur le territoire, mais les autres mesures de précaution – comme l’annulation de manifestations ou la fermeture des écoles – sont laissées à l’appréciation des länders, rapportait hier le journal La Croix.
Au fil des jours, les scénarios des conséquences du coronavirus sur la croissance mondiale se noircissent. L’OCDE ne s’attend plus qu’à une expansion du PIB de 2,4%, tandis que le FMI estime qu’elle devrait chute par rapport à 2019, où elle avait atteint 2,9%.
L’Allemagne est loin d’échapper à ces mauvaises projections. Selon le commissaire européen au Marché Intérieur, Thierry Breton, l’épidémie représente un vrai risque d’entrée en récession pour Berlin.
L'appel du pied de Bruxelles à un package fiscal
Le commissaire a d’ailleurs appelé l’Allemagne à prendre des mesures fiscales pour soutenir sa croissance à l’occasion d’un échange téléphonique avec le ministre allemand de l’Economie.
Moteur de la croissance européenne, Berlin a enregistré un excédent budgétaire de 13 Md€ en 2019. Mais le pays, qui a enregistré un PIB flat au 3e trimestre et au 4e trimestre 2019, est critiqué par Bruxelles et la BCE pour son austérité budgétaire, qui lui réclament davantage de dépenses publiques. Le coronavirus pourrait toutefois changer la donne.
Alors que la récession technique guette l’Allemagne au 1er trimestre, le ministre des Finances a déclaré aux députés hier que des mesures budgétaires « ciblées et temporaires » seraient adoptées en temps voulu pour contrer les effets du Covid-19, rapporte Reuters.
Déjà heurtée par le biais de la Chine, devenu son premier partenaire commercial en 2019 devant les Pays-Bas, les Etats-Unis, la France et l’Italie, l’Allemagne a enregistré une chute de 11% en annuel glissant de son marché automobile le mois dernier, selon les chiffres de la fédération FDA. Dans ce contexte, EY anticipe une baisse à deux chiffres « très probable » des immatriculations au cours des prochains mois en raison du coronavirus, selon Capital.
Les PMI allemands du mois de février sont aussi médiocres : la contraction de l’activité manufacturière a ralenti, mais la croissance des services a en parallèle marqué le pas.
Les plus fortes baisses à midi sur le Dax 30
- Continental AG : -10,40%. Le concurrent de Michelin est sanctionné après ses résultats 2019, dont les projections 2020, inférieures à l’an dernier, sont jugées décevantes.
- Henkel : -3,64 %
- Infineon Technologies : -3,27%
- Daimler : -2,44%
Les hausses du Dax 30 à midi
- Linde PLC +5,19%
- Merck +2,03%
- Beiersdorf +0,27%
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