Nasdaq : Huawei à nouveau au centre de la guerre commerciale, fait pression sur la tech américaine
Après avoir prolongé d’un an l’interdiction de Huawei d’accéder au marché américain des télécoms sans licence préalable, le département du Commerce des Etats-Unis vient d'annoncer qu’il allait également freiner les exportations de ses sous-traitants fournisseurs de semi-conducteurs.
Les Etats-Unis vont exiger que tous les sous-traitants étrangers utilisant des logiciels et technologies américaines obtiennent une autorisation préalable pour fournir Huawei ou l’une de ses filiales comme HiSilicon. Les productions en cours, ou qui démarreront d’ici à la fin de la semaine, pourront toutefois encore être envoyées "librement" pendant 120 jours à partir de vendredi.
Les fournisseurs de Huawei utilisant des technologies américaines soumis à autorisation fédérale
Wilbur Ross, le secrétaire au Commerce américain, a déclaré sans détour dans un communiqué que cette législation visait à empêcher « Huawei de tenter de saper le contrôle des exportations des Etats-Unis » et protéger « les technologies américaines de permettre des activités malveillantes contraires aux intérêts de la sécurité nationale et de la politique étrangère des Etats-Unis ».
Un coup dur pour le groupe chinois dont les semiconducteurs sont incontournables à la fabrication de ses équipements (en premier lieu les smartphones). Huawei se fournit en partie auprès des sociétés américaines comme Broadcom, Qualcomm et Intel, mais aussi et surtout auprès du Taïwanais TSMC qui conçoit les puces Kirin de ses smartphones.
En réalité, la plupart des fabricants de puces électroniques – américains ou étrangers – sont eux-mêmes alimentés par des équipements américains, émanant par exemple de KLA, Lam Research ou encore Applied Materials, rapporte Reuters.
Huawei, blacklisté pour une année supplémentaire, bénéficie d’une licence provisoire jusqu’au 13 août
Accusé de malversations d’espionnage pour le compte du gouvernement chinois, Huawei a été placé l'année dernière sur une « liste noire » aux côtés de 114 autres sociétés chinoises, qui les contraint d’obtenir une autorisation préalable fédérale avant de faire affaire avec des entreprises américaines. Cette législation a notamment privé Huawei des services de Google pour l'équipement de ses nouveaux smartphones (Androïd et App Store). Initialement prononcée pour une durée d’un an, elle a été renouvelée hier pour 12 mois supplémentaires.
Le département au Commerce a toutefois annoncé aujourd’hui qu’il prolongeait la licence temporaire qu’il avait accordée - dans le cadre de ce blacklisting - aux entreprises américaines pour continuer de travailler avec Huawei. Des contrats dont les services et les marchandises ne présentent pas de risques pour la sécurité nationale des Etats-Unis, aux yeux du département du Commerce. Beaucoup de sociétés américaines sont en effet fortement dépendantes des infrastructures réseau du groupe chinois, en particulier pour la couverture des zones rurales les plus reculées des Etats-Unis.
Expirant vendredi, la licence de Huawei a été renouvelée jusqu’au 13 août prochain, mais les autorités l’on accompagnée d’un avertissement en prévenant que cette extension pourrait être la dernière.
Une réplique cinglante de Pékin
La réaction de Pékin à ce nouveau goulot d’étranglement a été immédiate. Par l’intermédiaire du Global Times, les autorités ont menacé les Etats-Unis d’activer leur propre liste noire (« unreliable entity list », liste des entités non fiables), de restreindre l’activité de sociétés américaines telles que Qualcomm, Cisco et Apple, et de suspendre ses achats d’avions auprès de Boeing.
Apple et les équipementiers télécoms dans le rouge à Wall Street
Combinée à un fort de la consommation américaine au mois d'avril (les ventes au détail ont chuté de 16,4%), la décision du département du Commerce a plongé le Nasdaq dans le rouge à l’ouverture vendredi après-midi, ralenti par les composantes de l’informatique et des télécoms. L’indice à forte coloration tech a débuté la séance en baisse de plus de 1% à 8850 points.
L’action Apple débute la journée en baisse de 2,6%. Intel cède 2,5%. NXP Semiconductors perd 3,3%, Qualcomm chute de 6,35%, Broadcom se contracte de 3,5%. Microchip Technology recule 3,4% et Micron Technology de plus de 5%.
Du côté des opérateurs telecoms, Verisign est en baisse de 3,2% et T-Mobile gagne 0,28%.
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