Pétrole : l’Arabie Saoudite proche de restaurer 70 % de sa production de brut, le baril décroche de 5 %

Quatre jours après les attaques de drones subies par deux sites pétroliers de l’entreprise saoudienne Aramco, qui ont réduit de moitié ses capacités de production de pétrole, Riyad a annoncé cet après-midi que le pays était en passe de restaurer 70 % de la production des 5,7 millions de barils impactés par ces attaques. Cette nouvelle a provoqué une chute des cours d’environ 5 %.

Le baril de WTI est repassé sous les 60 dollars, à 59,44 $ vers 16h30, et celui du Brent de la Mer du Nord sous les 65 dollars à 64,68 $ - effaçant environ 50 % du gap haussier de ces derniers jours, le plus important jamais enregistré depuis la première Guerre du Golfe en 1991.

Saudi Aramco, qui prépare son introduction en bourse à la valorisation vertigineuse, s’empresse de rétablir le niveau initial de sa production pour conserver le blanc-seing de ses investisseurs.

D’après des informations du Wall Street Journal, l'opération devrait permettre au régime saoudien d’engranger quelque 100 milliards de dollars. L'entreprise d’Etat, qui a réalisé près de 47 milliards de dollars de bénéfice net au 1er trimestre, prévoie à ce stade de céder environ 5 % de son capital. Initialement prévue en 2018, elle a été reportée en raison de la baisse des cours du brut.

Revendiquées par les Houthies yéménites, les attaques de ce week-end ont entraîné une flambée historique des cours du pétrole, qui étaient restés depuis à leurs niveaux du mois de mai, avant une nouvelle escalade des tensions entre les Etats-Unis et la Chine.

Washington avait très vite fait porter la responsabilité de ces attaques à l’Iran, qui a rejeté ces accusations. Mais hier soir, Donald Trump a mis de l’eau dans son vin en déclarant qu’il ne souhaitait pas d’escalade du conflit avec Téhéran ("Non, je ne veux de guerre avec personne") et que son Administration s’assurait encore de vérifier qui est à l’origine des attaques d’Aramco même si l'Iran est "certainement" la responsable "à ce stade".

“Les résultats préliminaires montrent que les armes sont iraniennes et nous travaillons actuellement à la détermination du lieu (...) L’attaque terroriste ne provenait pas du Yémen, comme l’a affirmé la milice houthie”, a déclaré le colonel Turki al Malki, porte-parole de la coalition, lors d’une conférence de presse à Ryad. Des experts régionaux et de l’Onu vont être invités à enquêter, a par ailleurs annoncé le ministère saoudien des Affaires étrangères.

Les cours du brut pourraient encore bouger ce soir avec une conférence de presse du ministre saoudien de l’Energie, qui devrait se tenir à 19h.

Avec Reuters