Du côté des indices sectoriels européens et des valeurs françaises :
Les indices sectoriels ont majoritairement baissé ce mois-ci. Trois quarts d’entre eux témoignent d’une performance négative.
La majeure partie du tableau est relativement homogène, puisque composée d’indices sectoriels variant de +0,1% à -1,5%. Il faut se focaliser sur les extrêmes pour y dégager des tendances.
Figurant en haut de tableau, le secteur des ressources de bases affiche la meilleure performance avec un gain de 4,7%, suivi de près par celui du pétrole & gaz. Le pétrole est resté soutenu, mais les métaux ne se sont pas clairement retournés à la hausse. Les bancaires auraient pu se distinguer davantage mais devront se contenter d’une performance malgré tout positive à +1.5%.
Au chapitre des déceptions, deux secteurs se distinguent de leurs homologues. Le secteur technologique est certainement la plus grande déception, troisième au cours du mois précédent, il concède 3% et évite de peu la dernière place occupée par le secteur immobilier. Guerre commerciale et hausse de taux sont les causes respectives de ces baisses.
Du côté des statistiques macroéconomiques :
Outre-Atlantique, les différents PMI rebondissent nettement ce mois-ci.
Le PMI manufacturier bondit de plus de trois points pour le mois de septembre en passant de 58,1 à 61,3. Sur une tendance similaire, le PMI non manufacturier augmente de 55,7 à 58,5. Les deux indicateurs ont agréablement surpris en se positionnant bien au-dessus du consensus. La prochaine publication du PMI manufacturier est imminente, prévue aujourd’hui à 16h00 et estimée en léger repli à 60,4. Le non manufacturier sera, lui, publié deux jours plus tard avec un consensus anticipant également une légère baisse à 58,2.
Nous relevons une franche amélioration pour les créations d’emplois au mois d’août avec une offre supplémentaire de 201 000 postes en comparaison des 147 000 créations du mois de juillet. Estimées à 184 000 pour le mois de septembre, elles seront publiées le 4 octobre.
Le taux de chômage, pour sa part, est stable à 3.9%. La publication du mois d'août est, elle aussi, attendue le 4 octobre avec une prévision en baisse de 0,1%, estimée à 3,8%.
En zone euro, le PMI composite est en baisse de 0,3 points mais les sous-indices le composant évoluent en ordre dispersé.
Le PMI manufacturier a baissé de 54,6 à 53,3 points, inversement au PMI des services en légère hausse de 54,4 à 54,7 points.
Au niveau des indices de confiance pour le mois d'août, le sentiment économique européen poursuit sa lente chute, passant de 111,6 à 110,9 points. L’indice de confiance du consommateur est, pour le troisième mois consécutif, en baisse à -2,9 contre -1,9 pour le mois précédent.
Du côté des devises et des matières premières :
Sur le marché des devises, le discours de Jay Powell concernant la politique monétaire de la Fed a engendré un pic sur l’euro dollar à 1.18$, avant de rapidement retomber sur ses niveaux de début de mois, aux alentours de 1.16$. La livre britannique est stable par rapport au dollar à 1.3030$ mais cela cache une volatilité de la livre liée au Brexit et ses perspectives de sortie plus ou moins accommodantes. La récente débâcle de Theresa May dans ses négociations pour un soft Brexit lui a valu de se heurter à la fermeté des européens, assombrissant ainsi une sortie de l’Union Européenne en douceur. Le dollar américain contre le yen japonais poursuit son ascension en progressant de +1,61% pour s’établir à 113.50¥, un plus haut annuel.
Les émergents ont fait l’actualité du marché des devises durant la première moitié du mois. Les paires de devises opposées au dollar, telle que le rouble russe (RUB), la livre turque (TRY), le rand d’Afrique du Sud (ZAR) ou encore le réal brésilien (BRL) ont toutes connu les mêmes trajectoires. Une forte poussée durant les dix premiers jours de septembre, puis le chemin inverse pour revenir à leur niveau de début de mois. Les inquiétudes sur la santé économique des émergents et leurs réactions peu de temps après pour rassurer les marchés expliquent ces mouvements brutaux.
Du côté des matières premières énergétiques, le mois fut mouvementé comme l’atteste la forte progression du Brent de +6,89% pour un prix du baril à 82.69$, dépassant son précédent sommet annuel de la mi-mai. Une telle envolée s’explique par une raréfaction de l’offre. Les sanctions américaines sur l’Iran freinent considérablement la production pétrolière iranienne. Ajoutées à cela, les difficultés du Venezuela et de la Syrie ont des impacts néfastes sur leurs capacités de production qui ne cessent de s’amenuiser. Les prix sont poussés à la hausse du fait de l’incapacité des membres de l’OPEP à augmenter leur production pour pallier à ces déficits de production. Dans le sillage du Brent, le WTI gagne +5,41% pour s’inscrire à 73,49$ le baril.
Sur les matières premières agricoles, le sucre, le blé et le cacao ont souffert avec des chutes respectives de -4,55%, -5,29%, -et -12,43%.
Pour finir, concernant le marché des métaux, le cuivre (spot) est en hausse à Londres de +4.95% avec un cours à 6263.5$. L’or est quant à lui en légère baisse à -1,08% pour s’inscrire à 1191,50$ l’once d’or. Ces cours n’ont connu aucun mouvement significatif, l’appétence actuelle pour le risque éloigne l’intérêt des investisseurs pour l’or jaune.
Conclusion :
Au mois de septembre, les indices ont fait honneur aux marchés asiatiques. Le fort rebond du marché japonais et les belles performances de l’indice chinois, soutenus par l’évolution de leur devise, n’ont pas eu d’équivalent ce mois-ci. L’Europe a tenté un semblant de rattrapage sur les indices américains mais les dossiers brulants à l’image du Brexit et de la fragilité économique et politique italienne sont encore trop présents pour espérer un réel rattrapage. De leurs côtés, les Etats-Unis marquent une pose dans leur ascension avec des résultats assez neutres. La guerre commerciale qui fait désormais rage depuis de longs mois a marqué un tournant avec l’annonce du gouvernement chinois concernant son intention de stopper les négociations, jetant un froid sur les indices phares américains.
Cependant, aucun signal particulièrement inquiétant ne permet d’annoncer la fin de la hausse des indices américains qui ne font que ralentir, insensibles à l’accumulation des mauvaises nouvelles.