Renault-Nissan : grand ménage dans la gouvernance

Eprouvée depuis près d’un an par le scandale de son ex-PDG, l’alliance Renault-Nissan continue son entreprise de grand nettoyage au sein de sa gouvernance, bien décidée à tourner la page de l’ère Carlos Ghosn. Après le départ précipité du Japonais Hiroto Sakawai à la tête de Nissan le mois dernier pour un scandale de primes touchées en 2013, c’est au tour de Thierry Bolloré d’être sur la sellette.

Si ce dernier n’a aucune 'affaire' pesant au-dessus de sa tête, sa proximité avec l’ancien dirigeant le rendent depuis des mois persona non grata au sein de l’alliance. Selon une information du Figaro, le président de Renault, Jean-Dominique Senard, va proposer à son conseil d’administration de trouver un successeur à cet ancien proche de Carlos Ghosn, qui assurait la direction exécutive du groupe français depuis son départ.

Un départ soutenu par l’Etat français

Dans le collimateur de Nissan depuis des mois (le constructeur japonais s’était dans un premier temps opposé à lui réserver un siège au sein de la nouvelle gouvernance de l’alliance déployée en avril), Thierry Bolloré pourrait donc rapidement faire ses valises, dès le 18 octobre, si son remplacement est inscrit à l’ordre du jour de la prochaine AG de Renault.

Révélé par BFM Business, son départ avait été aussi demandé par l’Etat français, principal actionnaire de la marque au losange, afin d’aplanir ses relations avec Nissan.

Poursuivi par la justice pour un ensemble de malversations financières présumées, Carlos Ghosn a éclaboussé l’ensemble de la machine franco-japonaise dans un contexte d’entente relativement fragile entre les deux groupes, et sur fonds d’un ralentissement de la demande mondiale, qui a particulièrement pesé sur les résultats de Nissan.

De nouvelles têtes chez Nissan

Avec l’échec de la fusion entre Fiat Chrysler et Renault – une option définitivement écartée en septembre – les deux partenaires doivent plus que jamais assainir leur relation pour renforcer leur compétitivité dans un secteur en grande difficulté.

Côté japonais, Hiroto Sakawai sera remplacé par l’ancien dirigeant de la filiale chinoise et vice-président de Nissan, Makoto Uchida, réputé favorable aux rapprochements avec Renault. Le nouveau dirigeant, qui prendra ses fonctions le 1^er janvier au plus tard dans un conseil d'administration partiellement renouvelé, sera accompagné d'un nouveau COO et de son nouvel adjoint.

Ce mercredi matin, l’annonce du possible départ de Thierry Bolloré a entraîné le cours de l’action Renault en hausse de près de 0,45% peu après l’ouverture de la bourse de Paris. Le titre a ensuite évolué dans la matinée sans tendance, pour se situer en léger retrait de 0,08% vers 11h, à 50,35€.