Alstom anticipe une année 2019 sous ses objectifs, l'action sanctionnée

Mise à jour - 9h10 (cours de l'action à l'ouverture)

Le spécialiste français des équipements ferroviaires Alstom a publié ce matin un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros sur son troisième trimestre de l’exercice 2019-2020, en légère progression par rapport à la même période l’an passé, où il avait enregistré un CA de 2 milliards d’euros. Sur les neufs premiers mois, le chiffre d’affaires du groupe a augmenté de 3%, et de 2% en données constantes.

Alstom a reçu 3,6 milliards d’euros de prises de commandes (contre 3,4 milliards en 2018) entre le 1^er octobre et le 31 décembre 2019 sur un total de 8,2 milliards d’euros pour les neufs premiers mois de son exercice décalé. Le carnet de commandes au 31 décembre atteint un nouveau record historique de 43 milliards d'euros.

2019-2020 attendu sous les objectifs

Si le groupe confirme les objectifs de son plan de développement « Alstom in Motion » - soit une croissance annuelle moyenne d’environ 5% sur les trois prochaines années, une marge d’exploitation ajustée de 9% à l’horizon 2022-2023, une conversion du résultat net en cash flow libre supérieure à 80% et un taux de distribution de dividendes entre 25 et 35% - il le reporte toutefois d’un exercice.

Déclarant que 2019-2020 sera « une année de stabilisation après une année 2018-2019 de croissance exceptionnelle du chiffre d’affaires et de la profitabilité », Alstom s’attend à ce que la progression de son chiffre d'affaires et de sa profitabilité soient dessous des objectifs moyens de son plan, tout comme le niveau de son cash flow libre, qui devrait être impacté par un ensemble de grands projets, reconnaît le groupe.

Nouveaux contrats

L’équipementier français a remporté plusieurs appels d’offres d’envergure ces derniers mois, tels qu’un contrat de 530 millions d’euros avec le métro parisien et un autre de 430 millions d’euros pour celui de Marseille. A l’international, il a également remporté un appel d’offres de 194 millions d’euros en Italie et deux autres en Australie.

Alstom débute en tout cas 2020 sur les chapeaux de roues, avec deux belles commandes annoncées la semaine dernière : la première, d’un montant de 755 millions d’euros sur sept ans, porte sur l’entretien et la rénovation des trains de la ligne britannique West Coast Mainline, qui relie Londres à l’Ecosse.

La seconde, d’environ 350 millions d’euros, concerne le prolongement de la première ligne de métro automatique australienne, à Sydney : Alstom assurera la gestion, la conception, la fourniture, la fabrication, les essais et la mise en service de 23 rames de six voitures.

Les deux appels d'offres ont été comptabilisés sur le 3e trimestre.

Bank of America désormais acheteuse sur l'action Alstom

Cotée à Paris sur le SBF120, le titre s’est apprécié de plus de 2,3% ces cinq dernières séances, notamment grâce à des recommandations de bureaux d’analystes, mais ces gains se sont rapidement effacés ce matin.

Le 9 janvier, Bank of America Securities est passée positive sur le titre, à « acheter » contre « neutre » précédemment, avec un objectif de cours relevé de 39,5 à 48 euros.

La banque américaine considère qu’Alstom a du potentiel grâce à la tendance des déplacements propres qui bénéficient au ferroviaire au détriment de l’aérien. Mardi, Oddo BHF a pour sa part confirmé sa recommandation acheteuse et son objectif de cours de 47 euros, saluant « de belles perspectives de croissance du CA et de marges dans un marché solide. Les dernières années ont montré l’exécution très bien maîtrisée de ses projets et sa capacité à faire des gains de productivité récurrents », salue ses analystes.

L’action Alstom a terminé mercredi 15 janvier à 44,19€, en progression de 0,34% sur un indice SBF 120 en léger retrait. Mais en annonçant ce matin qu’il se situerait sous ses objectifs de croissance sur l’exercice en cours, le groupe est sanctionné ce matin à la bourse de Paris : l’action décroche de 42,82 euros.