Résultats Engie : l’énergéticien confiant pour son 2e trimestre

Le groupe spécialiste de la distribution de gaz et d’électricité est l’une des dernières composantes du CAC 40 à présenter ses résultats trimestriels, jeudi. En août dernier, Engie s’était montré confiant pour la deuxième partie de l’année 2019 alors qu’il entame un revirement stratégique tourné vers les services et les énergies renouvelables.

Bonne tenue du 1^er semestre

Sur la première moitié de l’année 2019, les résultats financiers d’Engie se sont avérés solide, avec un chiffre d’affaires en progression de 9,3% en données publiées et de 7,6% à périmètre constant. Son résultat opérationnel courant, de 3,17 milliards d’euros, a enregistré une hausse de 3,1% et de 5,6% en organique par rapport à 2018, pour un résultat net de 2,1 milliards d’euros contre 929 millions d’euros sur la même période en 2018. « Cette très forte hausse est principalement liée aux plus-values de cessions (1,6 milliard d'euros, issu en particulier de la cession de la participation dans Glow) en dépit d'une variation négative de valeur de marché avant impôts (1,5 milliard d'euros) », avait indiqué Engie dans son communiqué de résultats.

Perspectives 2019

Lors de la présentation de ses derniers résultats, le groupe avait confirmé ses objectifs 2019, visant un résultat net récurrent part du groupe compris entre 2,5 et 2,7 milliards d’euros, reposant sur un Ebitda situé entre 9,9 et 10,3 milliards d’euros.

« L'équipe de management prévoit une accélération supplémentaire de la croissance au cours du second semestre, grâce à l'amélioration des performances opérationnelles intrinsèques des principales activités du groupe », avait anticipé le groupe, tablant sur une meilleure tenue du résultat opérationnel courant de sa branche infrastructures, ainsi que de sa division thermique. Engie prévoyait également des pertes moins importantes pour sa branche nucléaire.

Consensus S&P Global Market Intelligence

Le consensus des analystes relevés par S&P Global Market Intelligence anticipe un résultat net de 2,569 milliards d’euros pour 2019, dans le bas de la fourchette cible d’Engie, avec un Ebitda de 9,881 milliards d’euros, sous les anticipations d’Engie. Le dividende distribué par action est attendu à 0,78€ contre 0,75€ l’année dernière, et le PER à 14,1x.

Plan stratégique 2019-2021

A noter que le groupe avait présenté au début de l’année un nouveau plan stratégique pour la période 2019-2021, période pendant laquelle il ambitionne de se repositionner dans les services à haute valeur ajoutée et les énergies renouvelables pour les entreprises et les collectivités.

Engie va réorganiser ses activités autour de quatre business lines « globales » (solutions clients, infrastructures, renouvelables, thermique) et se concentrer sur une vingtaine de pays, notamment en Afrique et en Asie-du-Sud Est, au détriment d’une vingtaine d’autres dont il prévoit de se désengager.

Le groupe vise un résultat net courant de 9 % par an, porté par réductions de coûts de 800 millions d’euros sur cette période, assorties de 6 milliards d’euros de cessions d’actifs en poursuivant son désengagement dans le charbon. 11 à 12 milliards d’euros d’investissements sont prévus en parallèle dans les solutions clients, les énergies renouvelables et les réseaux.

Engie vise en outre une dette nette financière de l'ordre de 20 milliards d'euros à fin 2021 contre 21,1 milliards à fin 2018. Une nouvelle politique de dividende a également été annoncée, avec un objectif de ratio de distribution porté à 75 % de son résultat net, attendu entre 2,5 et 2,7 milliards d’euros en 2019, pour un Ebitda entre 9,9 et 10,3 milliards d’euros.

Fin des tarifs réglementés

Avec cette réorientation stratégique, Engie se prépare à la fin des tarifs réglementés du gaz, programmés en 2023 par la loi Pacte, et qui devraient davantage exacerber la concurrence sur le marché français.

L’ex GDF a d’ailleurs déjà débuté la rationalisation d’une partie de ses services dans l’Hexagone en annonçant fin octobre la réorganisation prochaine de ses centres d’appels sur le territoire (neuf actuellement). Celle-ci devrait entraîner la fermeture de trois centres d’appels et deux sites supports entraînant la suppression de 450 postes.

Depuis la libéralisation du secteur, opérateurs historiques et pure players se livrent déjà une bataille féroce pour récupérer ou conserver leur clientèle, via des pratiques de démarchage particulièrement agressives. A cet égard, Engie a de nouveau été condamnée le mois dernier par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes à une amende de 900 000 euros pour démarchage abusif. Le groupe avait déjà été épinglé en avril pour concurrence déloyale vis-à-vis d’EDF à qui il avait dû verser 1 million d’euros de dommages et intérêts.

Analyse graphique de l’action Engie en données journalières

Le cours de l’action Engie a récemment échoué sous les 15,16 euros, qui correspond à une résistance majeure et qui a déjà mis en échec la hausse du titre à plusieurs reprises en 2014. Ce niveau représente ainsi le plus haut prix observé sur l’action depuis mai 2011.

A plus court terme, ce nouvel échec pourrait initier une tendance baissière sur le titre et la cassure du plus bas récent situé à 14,66€ devrait mener à une accélération en direction du support à 14,39€, correspondant également au plus bas depuis le 24 septembre sur la valeur.

Ce niveau est a surveiller de près car il représentait le plus haut atteint sur la valeur depuis avril 2015, avant son récent dépassement et un nouveau franchissement baissier pourrait conduire à un retour sur la moyenne mobile 100 périodes actuellement située à 14,04 euros.

Analyse technique : Vincent Boy