Résultats automobiles : Renault dans le rouge, Michelin résiste

Mise à jour 9h15

Valeur la plus attendue de la journée sur le CAC, l’action Renault pourrait pâtir ce matin de résultats trimestriels en berne, même si la contraction de ses revenus était anticipée puisque le groupe avait annoncé jeudi dernier son chiffre d’affaires ainsi qu’un avertissement sur ses résultats en 2019, avec un CA en baisse de 3 à 4% alors qu’il tablait précédemment sur une stabilité par rapport à son exercice 2018.

Le constructeur prévoit par ailleurs une marge opérationnelle de 5 %, contre 6% précédemment, et s’attend à ce que son free cash flow opérationnel soit négatif.

Le groupe a fait état d’une baisse de 1,6% de son chiffre d’affaires sur la période juillet-septembre (1,4% à données constantes), impacté par Nissan et Daimler, l’embargo iranien et la baisse de la demande en diesel. Ses ventes ont décroché de 4,4% - celles de la marque Renault de 13,4%.

Sur le trimestre, les ventes de Renault en Europe ont baissé de 3,4%, alors que le marché a crû de 2,4%. Cette baisse s'explique par les perturbations provoquées l'an dernier par l'introduction des nouvelles normes d'émission WLTP mais aussi par quelques retards dans le déploiement de la nouvelle Clio 5, notamment sur ses finitions haut de gamme.

Les prévisions de marché ont en outre été abaissées : le constructeur table sur une baisse de 4% à l’échelle mondiale, contre 3% précédemment.

L’action Renault SA a perdu 10,26% depuis le début de l’année 2019. Conséquence de son avertissement sur résultats, le 18 octobre, l’action Renault avait lourdement chuté, en ouvrant en décrochage de plus de 13% à l’ouverture à 47,6€ contre plus de 55€ la veille. Depuis, la valeur n’a pas réussi à effacer l’intégralité de ses pertes et a fermé hier à 48,95€ sur un indice CAC 40 en progression de 0,56% à 5684 points. Ce matin, l'action a ouvert en légère baisse. Vers 9h15, elle recule de 0,22%.

Pour sa part, Michelin a fait preuve de résilience au 3^e trimestre, faisant état de 6,115 milliards d'euros de ventes nettes, soit une progression de 8,9% en données publiées et de 2,3% à périmètre et taux de changes constants.

« On fait un très bon troisième trimestre, aidé par le change et les acquisitions, mais notre message est de dire: attention, les volumes du périmètre organique sont en baisse et nous voyons un certain nombre de nuages s'accumuler », a déclaré le directeur financier Yves Chapot au cours d'une téléconférence de presse, selon Reuters.

Sur les neuf premiers mois de l'année, la croissance du chiffre d'affaires atteint 10,4 %, mais elle n'est que de 1,3% à périmètre et changes constants. Sans surprise, les volumes ont baissé de 0,8 % tandis que le prix-mix a eu un effet positif de 2,1 points de pourcentage, reflet des hausses de prix engagées par le groupe et de la forte croissance des pneus premium de 18 pouces et plus.

Mais le groupe clermontois a toutefois abaissé ses prévisions de marché. « L'évolution des marchés poids lourds en particulier, très liée au marché du transport et à l'activité industrielle, aux marchés de la construction qui se sont dégradés pendant l'été, nous incite toutefois à une certaine prudence », a ajouté Yves Chapot.

Dans ce contexte, Michelin a abaissé sa prévision de marché pour le segment poids lourds à -4% contre -2% précédemment, mais aussi pour la première monte des voitures à -6% (contre -4,4%) et les pneus de spécialités, attendus stables et non plus en hausse de 2%.

Le cours de l’action Cie Generale des Etablissements Michelin a progressé de 16,72% depuis le début de l’année 2019. Particulièrement exposé à la conjoncture internationale, le titre a fermé hier en décrochage de 1,94% à 101,2€ après avoir déjà décroché de 1,90%. Ce matin, Michelin a ouvert dans le vert : il progresse de 2,96% sur le CAC40 vers 9h15.

Avec Reuters