Wall Street va boucler son meilleur mois d’août depuis plus de 30 ans

Pour leur dernière séance d’août, les indices de Wall Street avancent en ordre dispersé cet après-midi, reprenant un peu de souffle après un mois de rallye spectaculaire. Cédant 150 points vers 16h30, le Dow Jones recule de 0,56%. Le S&P 500 est quasi-stable, tandis que le Nasdaq 100, en hausse de 77 points, gagne 0,65%.

Une performance inédite depuis août 1984

A moins d’un improbable accident de parcours, les trois grands indices de Wall Street clôtureront ce soir quatre semaines d’une exceptionnel rebond. Au cours de vendredi soir, le S&P 500 aura progressé de plus de 7% sur cette période, bien parti pour signer sa progression aoutienne la plus spectaculaire depuis 1984.

Et si dans sa course, il a réussi à distancier le Dow Jones en gagnant plus de 8% depuis le 1^er janvier – créant un écart de valorisation entre les deux indices inédit depuis 1932 - l’indice du top 30 de Wall Street est parvenu pour sa part à effacer vendredi ses pertes sur l’année, porté par 8% de hausse mensuelle, également son meilleur mois d’août depuis 36 ans.

Quant au Nasdaq, à forte coloration tech, le feu d’artifice du secteur des nouvelles technologies lui a permis de battre records sur records de clôtures (en finissant à 11 672,05 points vendredi, il a signé son 39^e plus haut historique de l’année) et de le valoriser de près de 10,5% en quatre semaines et de plus de 30,3% en year-to-date.

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Fed et optimisme de reprise économique

Deux principaux catalyseurs ont permis aux marchés américains de combler leur gap du krach du coronavirus : le premier vient de la Fed, qui a annoncé à Jackson Hole un changement de cap politique monétaire promettant un horizon durablement accommodant au profit des marchés financiers.

Le second tient à des résultats d’entreprises globalement meilleurs que prévu – en particulier ceux des Gafa, dont la pondération sur les indices new-yorkais a créé une évidente distorsion entre la valorisation des indices et celle de leurs composantes hors big tech.

Dit autrement, pour Carsten Brzeski, chef économiste de la zone euro de la division recherche d’ING Bank, deux seules thématiques animent aujourd’hui les marchés : « La forte croyance dans le rebond des économies - ignorant toujours le fait qu'après un rebond en forme de V, la véritable reprise aura une forme différente - et la forte croyance en les banques centrales. »

Après ce rallye estival, toutefois, les observateurs s’attendent toutefois à un mois de septembre beaucoup plus à risque.

Une volatilité de retour sur le S&P 500

Depuis quelques jours, la volatilité du S&P 500, mesurée par le Vix, est repassée au-dessus de la barre des 25 alors même que l’indice a grimpé – signe d’un potentiel retournement de tendance – en amont d’une rentrée chargée en dossiers explosifs : l’approche des élections américaines, un plan de relance en suspens, des tensions toujours vives entre la Chine et les Etats-Unis, récemment cristallisées autour de TikTok – et la tournure que prendra la pandémie de Covid-19 en Europe comme aux Etats-Unis sont autant de potentielles pierres d’achoppement avec lesquelles Wall Street devra composer cet automne.

A la bourse de New York, le Dow Jones entame déjà une nouvelle saison : ce lundi, Salesforce, Amgen et Honeywell remplacent Exxon Mobil, Pfizer et Raytheon Technologies, tandis que la pondération d’Apple au sein de l’indice tombe après le stock split de ses actions à un ratio de 4 à 1.

Les trois nouveaux entrants débutent sur des pertes : Salesforce cède 1,06%, Amgen 0,66% et Honeywell 0,93%. Apple profite de son split avec environ 2,8%... à 128,33$ l’action.

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