C : Citigroup revient tester un support majeur après 20% de baisse

L’action Citigroup teste un support clé dans un climat d’incertitude économique

La banque américaine Citigroup a fortement corrigé depuis la mi-février avoir enregistré un plus haut à environ 84$. Le titre a chuté de près de 20%, revenant désormais proche d’un support majeur à environ 68$ sur lequel il avait rebondi mi-décembre en raison des récentes données économiques décevantes. Cette chute significative, rare pour une grande banque américaine, repositionne le titre dans une zone de prix où le ratio rendement/risque devient séduisant pour les investisseurs. Techniquement, une correction de cette ampleur, conjuguée à un retour sur un support technique, ouvre une fenêtre d’opportunité pour les acheteurs cherchant à capitaliser sur une éventuelle reprise.

Sur le plan fondamental, Citigroup se distingue comme la banque américaine la plus sous-valorisée du secteur. Avec un ratio prix/valeur comptable tangible (P/TBV) de seulement 0,7, elle apparaît largement sous-valorisée par rapport à ses pairs. À titre de comparaison, la moyenne de ses concurrentes se situe à 1,1, tandis que sa principale concurrente comme Morgan Stanley affiche un ratio de 2,4. Cette décote traduit un scepticisme persistant des investisseurs envers la capacité de Citigroup à redresser la barre après une décennie chaotique marquée par un bilan fragilisé, des choix stratégiques hasardeux et une instabilité chronique à la tête de l’exécutif. Ce passif a gravé dans l’esprit des investisseurs un biais négatif tenace, freinant toute tentative de regain de confiance. Pourtant, cette valorisation basse pourrait aussi représenter une aubaine pour les amateurs de valeur, surtout que la PDG en place depuis 2021 a mis en place des mesures de redressement importantes.

Graphique journalier du cours de l’action Citigroup - niveaux clés

Un « rerating » de Citigroup pourrait provoquer une hausse majeure du titre

Nommée en 2021, la PDG Jane Fraser porte l’ambitieux projet de remettre Citigroup sur les rails en rationalisant les opérations, en taillant dans les coûts superflus et en renforçant la solidité financière de l’institution. Si ces réformes commencent à porter leurs fruits, elles pourraient déclencher un « rerating » significatif du titre, c’est-à-dire une réévaluation à la hausse de sa valorisation par le marché. Des signaux positifs émergent déjà comme une gestion plus rigoureuse des actifs, une amélioration graduelle des ratios de solvabilité (comme le ratio CET1, qui mesure la résilience du capital) et une réduction des expositions risquées témoignent d’un virage progressif après des années d’inefficacité opérationnelle.

Cependant, les défis restent colossaux. L’inertie culturelle, héritage d’une organisation tentaculaire, continue de freiner les progrès. À cela s’ajoutent des erreurs opérationnelles persistantes – comme les amendes récentes pour des failles de conformité – qui entachent la crédibilité de Citigroup auprès des régulateurs et des investisseurs. Sur le plan macroéconomique, un ralentissement marqué de l’économie américaine, potentiellement exacerbé par des hausses de taux et une réduction du déficit public, pourrait également peser sur les revenus, notamment dans les activités de prêt et de trading.

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