Pétrole WTI : Le prix du baril revient proche de son plus bas de l’année de 2024

Les tensions commerciales et la diminution des tensions géopolitiques font pression sur le pétrole

Les cours du pétrole sont sous pression depuis la mi-janvier, avec un recul de près de 15 % du prix du baril WTI, tombant à environ 67$, un plus bas de trois mois. Cette baisse s'explique principalement par les tensions commerciales, les perspectives d’un accord de paix en Ukraine et une augmentation de production de l’OPEP+.

Les droits de douane de 25 % sur les marchandises en provenance du Mexique et du Canada sont entrés en vigueur ce mardi, de même que les surtaxes de 10 % sur les importations chinoises. En représailles, Pékin a imposé des droits additionnels pouvant aller jusqu'à 15 % sur les principaux produits agricoles américains à compter du 10 mars, tandis que le Canada a adopté des mesures similaires, taxant à hauteur de 25 % des produits américains pour une valeur de 155 milliards de dollars canadiens. Ces tensions ravivent le spectre d'une guerre commerciale mondiale, susceptible de ralentir la croissance économique et, par conséquent, de peser sur la demande d'énergie.

Dans le même temps, l'OPEP+ a déclaré lundi qu'elle augmenterait sa production de 138 000 barils par jour à partir du 1er avril, une première depuis 2022 après des réductions totalisant 5,8 millions de barils par jour. Toutefois, l'organisation a précisé que cette augmentation restait réversible en fonction de l'évolution du marché.

Enfin, les tensions géopolitiques diminuent légèrement, avec l’administration Trump tentant de trouver un accord de paix en Ukraine avec les Russes. L'espoir d'une issue diplomatique à la guerre entre la Russie et l'Ukraine s'est toutefois légèrement estompé après une rencontre tendue entre le président ukrainien Zelensky et Donald Trump vendredi dernier.

Graphique journalier du cours du pétrole WTI - niveaux clés

Le couple rendement/risque redevient en faveur des achats

Sur le plan technique, le prix du baril WTI revient désormais proche d’un support majeur à 66$ sur lequel il a rebondi de façon importante début 2023 et fin 2024. Le couple rendement/risque devient théoriquement en faveur des achats sur ce seuil, mais il convient de noter que le prix du baril évolue à l’intérieur d’un triangle descendant depuis 2023, ce qui témoigne d’une pression vendeuse de plus en plus forte. La prudence reste donc de mise, d'autant plus que la détérioration des perspectives économiques mondiales pourrait accentuer la pression baissière.

En effet, Donald Trump pourrait implémenter de nouveaux tarifs douaniers, notamment de 25 % sur l'acier et l'aluminium à partir de mi-mars, et sur les automobiles, les produits pharmaceutiques et les semiconducteurs dès début avril. Par ailleurs, les données économiques américaines montrent des signes de faiblesse croissante, notamment dans la construction et la consommation. L'indice des Surprises économiques de Citigroup pour les États-Unis est tombé à son plus bas niveau depuis la mi-septembre, et la dernière estimation de GDPNow de la Fed d'Atlanta anticipe une croissance annualisée de seulement 0,77 % au premier trimestre (hors balance commerciale). Dans ce contexte, les rapports sur l'emploi attendus cette semaine seront scrutés de près par les opérateurs.

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