Crash d’Ethiopian Airlines : les valeurs potentiellement impactées par l’immobilisation des Boeing 737 Max 8

Si les causes du crash d'Ethiopian Airlines ne sont pas encore déterminées, la majorité des pays abritant des flottes de 737 Max 8 ont décidé d’appliquer un principe de précaution alors que ce crash suit de quelques mois un autre accident d’un même appareil de Boeing : celui de la compagnie Lion Air, qui avait entraîné la mort de 189 personnes, et dont l’une des boîtes noires avait révélé un problème de vitesse. Les accidents ont tous deux eu lieu peu de temps après le décollage.

Vols maintenus aux Etats-Unis

Dès dimanche, Ethiopian Airlines a interdit le vol de ces appareils. Elle a été suivie par la Chine, lundi dont les compagnies aériennes disposent de 76 Boeing 737 Max, soit un appareil sur quatre dans le monde. L’Indonésie, le Maroc, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, puis l’Agence européenne de sécurité aérienne ont suivi le mouvement… certains vols ont même dû faire demi-tour à l’annonce de ces décisions. En tout, ce sont actuellement près de 80 % des 737 Max qui sont actuellement cloués au sol.

Du côté des Etats-Unis, le régulateur américain (la FAA) a décidé de maintenir les vols de ces appareils en attendant les résultats des analyses des boîtes noire, qui devraient être connus dans la semaine.

A la suite du crash de Lion Air, l’aviation civile américaine avait lancé un programme de modification de logiciels du système anti-décrochage des appareils, qui est toujours en cours. Elle entrainera la modification d’une directive dont la publication est attendue pour le mois prochain.

Chute du titre Boeing

Depuis le crash d’Ethiopian Airlines, le cours du titre Boeing a chuté de 11,56 % par rapport à la semaine dernière, à 375,41 $ avant l’ouverture des marchés américains aujourd’hui, et pourrait davantage s’effondrer.

Les déboires de l’avionneur américain, qui impacteront également ses fournisseurs, pourraient ainsi rejaillir sur un certain nombre d’entreprises européennes et françaises : Saint-Gobain, Daher, Michelin, Latécoère, Saft…

La situation est tendue en particulier pour Safran, dont la joint-venture avec General Electric fournit les moteurs des 737. L’équipementier français fournit également le câblage électrique, les sièges, les roues, les freins, gilets et radeaux de sauvetage des modèles 737 Max. Le titre avait accusé la plus forte baisse du CAC 40 lundi, fermant à -1,3 % et continuait d’évoluer à la baisse depuis, passant sous la barre des 117 €. En une semaine, le cours a décroché de -3,23 %.

L’équipementier Latécoère est sujet aux montagnes russes. Le cours de l’action a reculé de 5,37 % en cinq jours. Il a perdu 3,94 % mardi après avoir grimpé de 4,1 % la veille. Il évoluait ce mercredi matin dans le vert, à +1,82 %.